Le lanceur d'alerte Shahmir Sanni pourrait attaquer Theresa May en justice après son outing

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Dans une interview au Guardian, Shahmir Sanni explique avoir « tout perdu » depuis ses révélations sur la campagne pro-Brexit. Après son outing par un conseiller de Theresa May, il réfléchit même à porter plainte pour atteinte à la vie privée.

Shahmir Sanni à une manifestation le 29 mars 2018 à Londres
Shahmir Sanni à une manifestation le 29 mars 2018 à Londres - Dominic Dudley via Shutterstock

« J’ai eu tellement de choses à gérer ». Les soucis de Shahmir Sanni ne s’arrêtent plus, depuis qu’il a fait d’importantes révélations sur les coulisses du vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne (UE) en 2016. Le lanceur d’alerte avait expliqué, il y a quelques semaines, que la campagne anti-Brexit avait allègrement dépassé le montant de dépenses maximum autorisé.

Les révélations avaient fait grand bruit au Royaume-Uni et avaient fait réagir jusqu’au 10 Downing Street, la résidence de la Première ministre Theresa May. L’un de ses conseillers, Stephen Parkinson, directement impliqué dans les révélations, avait alors profité d’un communiqué officiel pour outer Shahmir Sanni, en indiquant qu’ils avaient été un couple.

« Rien à perdre »

Dans une nouvelle interview au Guardian, le jeune activiste, explique « ne rien avoir à perdre ». Il se pourrait bien que le jeune homme porte plainte contre le cabinet de la Première ministre britannique. Une page de financement CrowdJustice a même été lancée.


Shahmir Sanni souhaite également poursuivre son ancien employeur, le TaxPayers’ Alliance, qui vient de le licencier. L’organisation a été fondée par Matthew Elliot, le président de Vote Leave – la campagne officielle pro-Brexit. Interrogé sur son expérience, le jeune homme explique être « inquiet et anxieux » : « Je ne conseillerais cette expérience à personne », explique-t-il. « C’est traumatisant, c’est tout ce que je peux dire ».

Ironie de l’histoire, si Shahmir Sanni, qui se décrit comme un pro-Brexit progressiste, peut potentiellement poursuivre le 10 Downing Street, c’est grâce à la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Celle-ci protège de fait le droit à la vie privée des citoyen.ne.s. Vie privée qui n’a pas été respectée par l’équipe de Theresa May.