Vous aussi, venez inscrire vos moments de vie queer sur une carte du monde

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Un.e jeune designer québécois.e a créé une carte du monde pour documenter tous les petits moments de nos vies LGBT+. Coming outs, premiers baisers, engueulades et souvenirs, c'est mignon à en crever (et c'est en anglais).

Capture Queering the map- Lucas La Rochelle / Queering the map
Un océan d'amour - Capture Queering the map- Lucas La Rochelle / Queering the map

Tout commence comme un conte de fée. Un jour, Lucas La Rochelle, designer de son état, passe devant un arbre dans le parc Jeanne Mancé de Montréal et se souvient. C’est sous cet arbre qu’iel (Lucas se définit comme non-binaire) a rencontré son premier amour et sous cet arbre qu’iels se sont engueulé.e.s pour la première fois. Dans un entretien au site CityLab, il dit se souvenir de son trajet en vélo qui a suivi cette rencontre avec l’arbre :  «  je me suis remémoré dans ma tête tous les autres endroits, les objets, les bâtiments qui avaient accueilli mon sentiment queer ».

Lui vient alors une idée : et si il existait d’autres endroits comme celui-ci ? Voilà le début du projet Queering the map : une carte interactive offrant à tous et à toutes d’inscrire des moments sur une mappemonde. Des lieux où les gens se sont aimés, se sont découverts, mais aussi (et c’est plus rare) des lieux où ils ont été insultés.

Après Montréal, qu’il nomme avec une justesse historique Tiotia:ke (le mot utilisé par la tribu native Kanien’kehá:ka), Lucas La Rochelle a vite remis son projet dans les mains du Monde. Sa carte s’est enrichie en quelques mois de milliers d’entrées (plus de 5 000), au milieu des océans et des déserts, des villes et des patelins.

Petits exemples :

à Port Saïd (Egypte) : «  la vérité c’est que je suis jamais allé.e en Egypte. Ma famille est de Port Saïd et nous sommes parti.e.s en tant que refugié.e.s avant ma naissance. Personne n’est revenu. Mais je suis trans et ma famille est de Port Saïd et veut que le monde entier sache qu’on existe ».

à Chongqing (Chine) : « un soir dans notre appartement peuplé de queers dominant la ville : des murs peints en rose, les odeurs de hot-pot et notre lessive qui séchait dans le jardin »

à Toulouse (France) : « premier date Grindr, on s’est drogués, ça a dégénéré en threesome fisté »

à Vik i Myrdal (Islande) : « c’est là où je devais demander en mariage mon/ma partenaire de 5 ans ; un mois avant le voyage on a rompu. J’ai enterré la bague dans le sable, à l’endroit parfait, dans l’espoir qu’un autre couple trouve l’amour là bas »

au milieu de l’Atlantique : « j’ai fait mon coming out non binaire à mes parents pendant un vol international en 2014, au milieu de l’ocean. Ma mère a pleuré. »

N’est-ce pas mignon ?