Les quatre agresseurs d'une femme trans condamnés à Clermont-Ferrand

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Selon la sœur de la victime, Elisabeth Feretti restera marquée à vie par cette agression transphobe.

Palais de justice
Cour de justice française - Shutterstock

L’audience a eu lieu ce jeudi 22 mars au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, mais sans la victime, Elisabeth Feretti, qui n’était pas en état de croiser le regard de ses agresseurs. Sa sœur, Corinne, a raconté à sa place son traumatisme physique et moral après l’agression transphobe qu’elle a subi.

Juillet 2017 : Elisabeth, femme trans, sort d’un magasin de Clermont-Ferrand. Elle est prise à partie par quatre individus. Elle tente d’ignorer les remarques et les moqueries mais est suivie en voiture. Ils l’attendent un peu plus loin pour l’insulter et la frapper violemment au visage et au ventre. C’est l’intervention des vigiles qui fera fuir les quatre agresseurs, que les images des caméras de surveillance permettront de retrouver.

Selon Corinne Feretti, qui avait organisé un rassemblement en soutien à Elisabeth en septembre dernier, sa sœur ne se remettra jamais totalement de cette agression.

Les peines prononcées par le tribunal de Clermont-Ferrand vont de deux ans de prison ferme à six mois avec sursis. Les agresseurs devront aussi verser une indemnisation à la victime, une fois le préjudice évalué par une expertise médicale.

L’association Lesbian and Gay Pride de Lyon s’était constituée partie civile. David Souvestre, président de l’association a salué le courage d’Elisabeth : « La peine des agresseurs est exemplaire et doit encourager les victimes de transphobie à porter plainte ».

L’article du code pénal qui condamne les actes de haine transphobes est récent : il a été voté en 2014, et faisait référence à l’« identité sexuelle ». Au début de 2017, il a été corrigé pour utiliser une expression plus juste : l’« identité de genre ».