Élections présidentielles en Russie : colères et espoirs des LGBT+ russes

Publié le

À l'approche des élections présidentielles, la communauté LGBT+ russe partage ses inquiétudes. Des témoignages recueillis par Komitid.

La Place Rouge à Moscou, surplombée d'un arc-en-ciel
La Place Rouge à Moscou, surplombée d'un arc-en-ciel - frerd / Shutterstock -
Article Prémium

Le 18 mars 2018 aura lieu le premier tour des élections présidentielles en Russie. Là-bas, comme ailleurs, on a la désagréable impression de déjà en connaître le résultat, sans passer par la case second tour. Dans un climat qui leur est hostile, les LGBT+ russes nous racontent la manière dont ils et elles vivent cette campagne.

 « Je suis une personne, pas de la propagande » : retour sur la situation difficile des LGBT+ en Russie

« Grâce aux bolcheviks, l’homosexualité a été dépénalisée en 1922. Puis elle a été à nouveau pénalisée en 1933 sous le régime de Staline. C’est seulement 60 ans plus tard qu’elle a cessé d’être punie par la loi », rappelle Inna, militante féministe, bisexuelle et antifa, réfugiée politique en France et membre de l’association Singa, qui œuvre auprès des personnes réfugiées.

Pourtant, depuis 2013, les personnes LGBT+ de Russie sont réduites au silence par le biais de la fameuse loi anti-« propagande homosexuelle » (habilement accolée au terme « pédophilie », histoire de jouer sur la confusion, dans certaines régions de la fédération). Adoptée dans le but d’éliminer la « promotion des relations sexuelles non-traditionnelles auprès des mineurs », cette dernière est bien pratique pour empêcher les personnes concernées de s’exprimer. Aussi bien au sujet de leurs droits dans le débat public, que lorsqu'il s'agit pour elles et eux de se rassembler, ou de manifester.

Grâce à la persévérance et au courage des « raduzhnye » (adjectif signifiant « de l'arc-en-ciel » utilisé pour désigner les LGBT+), des événements communautaires arrivent encore à voir le jour. Parmi les pancartes qu'on y voit depuis l'adoption de cette loi, il n’est pas rare de lire « je suis une personne, pas de la propagande ». On en est là.

Une haine qui prend racine bien au-delà des sphères de pouvoir

Forel* est une activiste anarcho-queer qui a récemment dû fuir le pays en raison de son militantisme. Pour elle, la situation actuelle a été provoquée et instrumentalisée délibérément par le pouvoir en place « dans l’idée de trouver un ennemi interne qui soit responsable de tous les maux ». Elle précise cependant que

Pour continuer la lecture de cet article :

Vous avez déjà un accès ?

Identifiez-vous