Débat sur la PMA : des dérives réactionnaires dénoncées à Nantes

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Le centre LGBTI+ de Nantes tire la sonnette d'alarme sur les conditions dans lesquelles se déroulent les débats au sujet de la procréation médicalement assistée (PMA) dans le cadre des États généraux de la bioéthique 2018.

États généraux de la bioéthique 2018
États généraux de la bioéthique 2018

Le centre LGBTI+ de Nantes est en grande difficulté après l’annulation d’une subvention de 22 000 euros de la mairie, ordonnée par le tribunal administratif de la ville à la suite de la plainte d’une habitante. Mais hors de question pour les militants et militantes du NOSIG de baisser leur garde. Le centre tire la sonnette d’alarme sur les conditions dans lesquelles se déroulent les États généraux de la bioéthique 2018. Dans le viseur : deux débats particulièrement violents au sujet de la procréation médicalement assistée (PMA) à Lyon et Angers.

« On va faire des orphelins »

Contactée, la vice-présidente du NOSIG, Émilie Bourdon, nous a transmis des témoignages sur ce qui a été dit le 30 janvier dernier lors du débat citoyen des EG de la bioéthique sur « l’ AMP pour tou.te.s » (aide médicale à la procréation englobant la PMA) dans la cité angevine : « A-t-on le droit de priver les enfants de leur père ? », « On va créer des enfants déracinés par la loi », « Troubles des enfants non quantifiables, contrairement à la pollution de l’eau que l’on peut analyser », « PMA eugénisme, GPA esclavage ». Une rhétorique douloureusement familière, n’est-ce pas ? Ces phrases type qui nous hantent depuis 2012, semblent en effet indiquer une forte présence de la Manif pour tous au sein de ces États généraux.

Mobilisation

Le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) remettra un rapport de ces débats qui se tiennent dans de nombreuses villes en France. Le gouvernement a annoncé qu’il tiendrait compte de ce dernier dans la révision de sa loi bioéthique prévue pour l’automne 2018. Le centre LGBTI+ de Nantes appelle donc les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités face à ces dérives réactionnaires.

Le NOSIG déplore par ailleurs de ne pas avoir été invité à participer au débat sur l’AMP à la Manufacture des Tabacs à Nantes le 21 février, à 18h30. Le centre appelle donc les LGBT+ et allié.e.s de la ville au rassemblement devant la salle, une heure avant l’ouverture de l’événement, pour faire entendre leurs voix.