« Mary Shelley », « L'Espion qui m'a larguée » et « Under The Silver Lake » : notre critique ciné de la semaine

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Entre pudibonderie géorgienne, double vie et disparition surréaliste, cette semaine, on (re)découvre que l'amour est fort mais pas si simple. Tous au ciné !

Mary Shelley L'Espion qui m'a larguée Under The Silver Lake
« Under The Silver Lake » de David Robert Mitchell

Mary Shelley

Réalisation : Haïfaa Al Mansour
Drame – États-Unis – 2018
Distribution : Maisie Williams (Isabel Baxter), Elle Fanning (Mary Shelley), Douglas Booth (Percy Shelley),
Bel Powley (Claire Clairmont), Joanne Froggatt (Mary Jane Clairmont), Stephen Dillane (William Godwin), Ben Hardy (John Polidori), Tom Sturridge (Lord Byron)

En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin a seize ans. Elle entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s’enfuit avec lui.

Elle Fanning est un choix inattendu pour incarner l’auteure du mythique Frankeinstein ou le Prométhée moderne. Elle est la seule ricaine dans ce casting presque entièrement britannique. Son accent n’est pas parfait, mais elle est finalement assez crédible en jeune londonienne.

Ce biopic retrace la vie de Mary Wollstonecraft Godwin, de sa rencontre avec son futur mari Percy Bysshe Shelley, jusqu’à la parution de son fameux bouquin. Malgré l’opprobre dû à sa relation avec cet homme, Mary, à 18 ans à peine, va révolutionner la littérature fantastique et marquer à jamais la culture populaire.

Note : 3/5

La réalisatrice Haïfaa Al Mansour ne sort pas du carcan des biopics et reconstitutions d’époque géorgienne, mais son travail pour ce film de commande est propre et classique, en parfaite adéquation avec son sujet.

Elle évoque à nouveau le féminisme, sujet qu’elle avait abordé dans son premier film Wajda, en 2013. C’était d’ailleurs le tout premier film saoudien, réalisé par une femme de surcroit, autant dire une double révolution pour ce pays.

L’Espion qui m’a larguée

Réalisation : Susanna Fogel
Comédie/Action – États-Unis – 2017
Distribution : Mila Kunis (Audrey), Kate McKinnon (Morgan), Sam Heughan (Sebastian), Justin Theroux (Drew), Ivanna Sakhno (Nadedja), Gillian Anderson (Wendy), Hasan Minhaj (Duffer)

Quand Drew, l’ex d’Audrey, s’avère être un espion poursuivi par d’autres espions assassins, elle et son amie Morgan sont embarquées dans une folle course poursuite à travers l’Europe.

C’est l’été ! La période idéale pour se détendre devant des bêtises légères, et cette délectable parodie James-Bondesque fait parfaitement le job. On peut y voir une déclinaison fun et féminine de Mission Impossible, ou une cousine de Spy (avec Melissa MacCarthy), en version duo.

Kate McKinnon, actrice et comique ouvertement homosexuelle, est la seule à vraiment tirer son épingle du jeu. Elle est beaucoup plus drôle que sa collègue Mila Kunis, même si cette dernière est plus marrante qu’à son habitude. Les blagues salaces ont donc du bon !

Note : 3/5

Nos deux BFF (Best Friends Forever) fugitives en profiteront pour visiter les plus belles villes d’Europe. Certes en esquivant quelques mitrailles ici et là, et en luttant joyeusement pour leur survie face à des machines à tuer des plus retorses. Mais hey ! Il faut ce qu’il faut !

Autre chose amusante (risible ?), pour ses premiers pas à Hollywood, Kev Adams s’affiche dans un micro rôle ridicule. Au final, rien de très mémorable, mais on se délasse assurément.

Under the Silver Lake

Réalisation : David Robert Mitchell
Thrille/Comédie – États-Unis – 2018
Distribution : Andrew Garfield (Sam), Riley Keough (Sarah), Riki Lindhome (l’actrice), Jimi Simpson (Allen), Grace Van Patten (Balloon Girl), Callie Hernandez (Millicent Sevence), Rex Linn (Le propriétaire)

Sam, la trentaine, est sur le point d’être expulsé de son appartement. Il rencontre sa jolie nouvelle voisine Sarah mais elle disparait brusquement. Il se met à sa recherche et se lance dans une enquête obsessionnelle et surréaliste à travers tout Los Angeles.

Après le très perturbant et novateur It Follows (2014), David Robert Mitchell revient avec un néo noir qui pourra laisser perplexe plus d’un.e. Cet hommage appuyé aux 50s et 60s déconcerte par sa bizarrerie élaborée, mais aussi sa profusion de références à destination des cinéphiles.

Marilyn, Hitchcock, et même Charles Manson hantent la Cité des anges et l’imaginaire de Sam. Son investigation a tout du jeu de pistes psychédélique où se heurtent légendes urbaines et réalités brutes.

Andrew Garfield, qui alterne entre films indés et grosses productions (il a été Spiderman !), est encore une fois inspiré. Son charmant petit derche aussi (vous verrez…)

Venez découvrir le L.A. interlope, où cohabitent aspirantes starlettes/escorts, bobos désœuvré.e.s, coyotes et putois.

3,5/5

Également à l’affiche cette semaine :

Darkest Minds : Rébellion (réalisé par Jennifer Yuh Nelson) : une étrange maladie a décimé 90 % des enfants et ados. Les survivant.e.s sont parqué.e.s dans des camps, par couleur, selon la dangerosité des pouvoirs que chacun a développé. Adaptation du premier tome de la saga littéraire Les Insoumis d’Alexandra Bracken, cette aventure fantastique pour ados, sans être originale, n’est pas déplaisante, et est même plutôt effective. Espérons que les suites seront à la hauteur !