Gérald Darmanin souhaite intégrer les personnes séropositives chez les gendarmes et les pompiers militaires

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Gérald Darmanin a proposé au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de mettre fin à un dispositif discriminatoire à l'embauche excluant les personnes séropositives de la gendarmerie et des corps militaires des sapeurs-pompiers.

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le ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida - Shutterstock

Gérald Darmanin a proposé au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de mettre fin à un dispositif discriminatoire à l’embauche excluant les personnes séropositives de la gendarmerie et des corps militaires des sapeurs-pompiers, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’Intérieur.

« Les critères médicaux d’aptitude à l’intégration au sein de la gendarmerie nationale ou des corps militaires de sapeurs-pompiers (à Paris et Marseille, ndlr) ne permettent pas aujourd’hui aux personnes séropositives d’accéder à ces professions », a écrit mardi le ministre de l’Intérieur dans un courrier à M. Lecornu, révélé par le magazine Têtu et consulté par l’AFP.

« Cet état de fait lié au statut militaire et aux contraintes qu’il impose, semble devoir évoluer », ajoute M. Darmanin.

Le ministre dit souhaiter que le ministère des Armées lance « très rapidement (…) les travaux qui permettront de réaliser ces recrutements à très brève échéance », demandant au ministre des Armées, dont il est proche, un « retour rapide ».

Fin novembre 2022, cette discrimination à l’embauche visant les personnes vivant avec le VIH, le virus responsable du sida, avait déjà été levée pour les policiers.

Le gouvernement avait abrogé par décret l’application du “Sigycop”, un dispositif d’évaluation de l’aptitude physique utilisé dans plusieurs métiers de la fonction publique.

Appliquée strictement, cette évaluation, basée sur une cotation de 1 à 6, classait comme inaptes les personnes séropositives.

Jusqu’à présent, le ministère des Armées, dont le service de santé régit le recrutement des gendarmes et des pompiers militaires, s’était toujours refusé à modifier le “Sigycop”.

Lors d’une audience début 2023 devant le Conseil d’Etat, dans le cadre d’un recours déposé fin 2020 par sept organisations LGBT+, les magistrats « laissaient sous-entendre par leurs questions qu’il y avait bien une discrimination », selon leur avocat Me Etienne Deshoulières.

« Les représentants des ministères l’ont senti, je pense », ajoute-t-il.

La décision du ministre des Armées pourrait tomber avant celle du Conseil d’Etat, qui ne devrait pas intervenir avant l’été, selon Me Deshoulières.

Les dernières études scientifiques ont démontré que les personnes séropositives bénéficiant de traitements antirétroviraux ont une charge virale indétectable et ne transmettent pas le VIH.