Forte mobilisation autour du cinéma La Clef, suite à l’expulsion de ses occupants

A l’aube du 1er mars, les militant·es du groupe La Clef Revival, anciennement Home Cinema, qui occupaient illégalement les lieux depuis septembre 2019, ont été expulsé·es par la police. Le collectif était sous le coup d’une décision du tribunal de justice depuis le 13 janvier.

À 18 heures hier, les membres du collectif ainsi que les spectateur·ices du cinéma s’étaient donné·es rendez-vous pour protester contre cette expulsion.

Sur le parvis de l’Institut du monde arabe, à Paris, une table sur laquelle se trouve du thé et autres boissons en libre-service est installée. Dans la foule, on distingue plusieurs dizaines de pancartes de couleur jaune sur lesquelles est dessiné un poing levé empoignant une clé, le symbole du cinéma.

« On est ému·es mais pas résigné·es », déclare lors de sa prise de parole une membre du collectif qui considère que « ce lieu peut encore vivre ». « Le cinéma La Clef est toujours à vendre, nous sommes toujours des potentiels acheteurs » ajoute-t-elle sous les applaudissements.

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Une lueur d’espoir

Dans la matinée, quelques heures après l’intervention de la police, le Groupe SOS avait annoncé dans un communiqué ne pas reconduire sa promesse d’achat du cinéma « en l’absence d’un climat apaisé ». Cette annonce inattendue offre une nouvelle lueur d’espoir au collectif La Clef Revival, la mairie de Paris ayant désormais la possibilité de préempter le bâtiment.

Manifestation La Clef du 1er mars2022 – Tiphaine Dubuard

« Le sujet, il est sur la table de Mme Hidalgo », affirme Danielle Simonnet, élue LFI au conseil municipal de Paris présente au rassemblement. Pour elle, la préservation de ce cinéma associatif relève de « l’intérêt général de la culture ». Une idée partagée par un autre élu parisien. « Le cinéma La Clef promeut des cultures négligées », assure à Komitid Jean Philippe Gillet, un élu communiste.

Elu·es, syndicalistes, professionnel·les du cinéma ou simple spectateur·ices, tous font valoir le rôle culturel et politique du cinéma.

« La Clef c’était la passion, la lutte, la vie »

Dans un témoignage particulièrement touchant accordé au journal Libération, l’actrice Adèle Haenel est revenue sur ce qui faisait selon elle l’importance de La Clef.

« Il se passait quelque chose à La Clef. C’était la vie dans ce qu’elle avait de plus puissant, c’était l’art dans ce qu’il avait de plus flamboyant, c’était des files d’attente pour voir des films à 6 heures du matin, c’était des débats, des échanges, des rencontres, c’était des entrées à prix libre, c’était la passion, la lutte, la vie. »