Prison à vie pour l'auteur d'une tuerie dans le club Q, une boite de nuit LGBT à Colorado Springs

Publié le

L'auteur d'une tuerie dans une boîte de nuit LGBT+ dans l'ouest des Etats-Unis a été condamné lundi 26 juin à la prison à perpétuité après avoir plaidé coupable lors d'une audience poignante.

Les victimes de la tuerie au Club Q : Daniel Davis Ashton, Raymond Green, Kelly Loving, Ashley Paugh et Derrick Rump
Les victimes de la tuerie au Club Q : Daniel Davis Ashton, Raymond Green, Kelly Loving, Ashley Paugh et Derrick Rump

Armé d’un pistolet et d’un fusil d’assaut, Anderson Lee Aldrich avait ouvert le feu le 19 novembre 2022 dans le Club Q, à Colorado Springs, faisant cinq morts et 18 blessés, juste après un spectacle de drag queens.

Ce jeune de 23 ans, qui selon ses avocats s’identifie comme non binaire, avait été maîtrisé par deux clients qui l’avaient plaqué au sol et désarmé.

La justice avait retenu 305 chefs d’inculpation à son encontre, dont ceux d’assassinats et de tentatives d’assassinats.

Anderson Lee Aldrich, barbu et corpulent, a comparu lundi devant un juge de Colorado Springs pour plaider coupable, ce qui lui évite un procès.

Des proches de ses victimes ont ensuite témoigné de leur douleur. « Je ne vous pardonnerai jamais votre crime odieux », lui a notamment lancé Sabrina Aston, dont le fils Daniel est mort dans la discothèque Q.

A l’issue de cette audience, le juge Michael McHenry a prononcé une peine de réclusion à perpétuité sans possibilité de remise en liberté conditionnelle.

« Comme tant d’autres gens dans notre culture, vous avez cherché la puissance derrière la gâchette d’une arme à feu », lui a lancé le magistrat, selon des propos rapportés par la chaîne ABC.

La peine prononcée montre «  qu’un tel acte ne peut pas être toléré et que la communauté LGBTQ+ fait autant partie de la famille humaine que vous », a-t-il ajouté.

Depuis le drame, des détails ont émergé sur la vie chaotique du tueur, dont les parents étaient toxicomanes et qui a connu une enfance marquée par l’instabilité. Mais son mobile fait débat : l’accusation a évoqué de l’homophobie, ce que conteste la défense.

Le bain de sang avait ravivé les craintes de la communauté LGBT+ américaine six ans après la pire tuerie de son histoire : le 12 juin 2016, un Américain d’origine afghane avait tué 49 personnes dans une boîte gay d’Orlando, en Floride.

Il avait aussi illustré une nouvelle fois le danger des armes à feu aux Etats-Unis, où il y a plus d’armes que d’habitants.

Plus de 20 000 personnes en sont mortes, y compris en se suicidant, depuis le début de 2023, selon le site spécialisé Gun Violence Archive.