Rishi Sunak, Premier ministre britannique : le transphobe qui se croyait clown

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Dans une vidéo filmée à son insu, le Premier Ministre britannique, Rishi Sunak, donne corps à sa politique transphobe en moquant les femmes trans.

Rishi Sunak à Londres, en avril 2022
Rishi Sunak à Londres, en avril 2022 - Shag 7799 / Shutterstock

Alors que la situation des personnes trans dans le monde est de plus en plus précaire, subissant de plein fouet la montée de l’extrême droite, le Premier Ministre britannique, Rishi Sunak, semble assez peu s’en inquiéter. Pire, dans une vidéo privée que le site Pink News a publié le 18 juin, Rishi Sunak, ne sachant pas qu’il était filmé, s’amuse de l’existence des femmes trans et se moquent ouvertement d’elles.

Entouré des membres du Comité 1922, un groupe parlementaire de conservateurs anglais, il s’est laissé aller à des mauvaises blagues et attaques transphobes, visant vraisemblablement les positions pro-LGBTQ+ d’Ed Davey, leader des Libéraux-Démocrates : « Vous pouvez probablement voir qu’il essayait de convaincre tout le monde que les femmes avaient clairement des pénis ! Vous savez tous que je suis un grand fan de tous ceux qui étudient les mathématiques jusqu’à 18 ans, mais il s’avère que nous devons nous concentrer sur la biologie », ricane t-il face à une salle hilare. Des propos éloquents que le Premier Ministre aurait tenu le 5 juin dernier.

La personne qui a, anonymement, envoyé la vidéo à Pink News ajoute : « Le vernis de la liberté d’expression en public est une chose, mais faire des blagues en privé, c’en est une autre. Vous ne feriez pas de blagues sur d’autres personnes marginalisées comme il l’a fait sur les personnes trans. Il y a eu des rires, il y avait pas mal de jeunes participants qui avaient l’air visiblement mal à l’aise ».

Transphobe un jour, transphobe toujours

À bien des égards, cette vidéo n’est pas une surprise. Sa transphobie, Rishi Sunak en fait une affaire autant privée que publique, et ce depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Après avoir succédé à Liz Truss  en octobre dernier, il ne se cachait déjà pas de ses positions conservatrices quant à la communauté LGBTQ+ : « Trop souvent, la législation existante est utilisée pour se livrer à une ingénierie sociale à laquelle personne n’a donné son consentement. Nous sommes déterminés à mettre fin aux lavages de cerveau, aux vandalismes et à la délation », déclarait-il à propos de ce qu’il appelle la « bêtise woke ». Dès lors, il faisait part de son envie de réécrire la loi sur l’égalité (l’Equality Act) au dépend des femmes trans, afin de les exclure d’espaces non-mixtes tels que les compétitions sportives et les vestiaires.

En janvier dernier, son gouvernement bloque, par un droit de veto le passage d’une loi écossaise censée simplifier le changement de genre des personnes trans en leur fournissant un document attestant de leur transidentité dès 16 ans et sans avis médical obligatoire.

Une décision que le Premier Ministre assume, se disant « préoccupé » de l’impact de cette réforme sur les législations britanniques. Globalement, Rishi Sunak et son gouvernement craignent que des personnes trans ayant ainsi facilement changé de genre en Écosse ne viennent en Angleterre dans des espaces publics non-mixtes réservés aux femmes.