Pologne : grande marche de soutien aux personnes LGBT+

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En Pologne, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont marché dans les rues en soutien à la communauté LGBTQ+.

Capture d'écran Twitter
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Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Varsovie pour la parade de l’Egalité en soutien aux droits des personnes LGBT+, alors qu’approchent les élections de novembre où la droite au pouvoir, qui défend la famille traditionnelle, brigue un nouveau mandat.

Certains redoutent que les autorités profitent de la campagne pour s’en prendre verbalement aux personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bi et trans) pour mobiliser leur électorat.

C’est récurrent depuis plusieurs années et cela nous affecte évidemment car ce n’est jamais agréable de voir des hommes politiques nous traiter de déviants, malades ou de menace pour la famille polonaise“, explique Michal Niepielski, 60 ans, technicien radio de son métier et venu de Cracovie.

Il participe chaque année à la marche depuis 18 ans et salue les changements positifs qu’il a observés en Pologne.

Les premières marches où nous venions, il fallait cacher les symboles arc-en-ciel à la fin pour ne pas être attaqués quelque part hors du centre-ville. Maintenant, les choses sont totalement différentes“, raconte-t-il.

Le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, issu de l’opposition libérale, a d’ailleurs assuré à la communauté LGBTQ qu’elle “serait toujours en sécurité” dans la ville. “Et j’espère que vous serez tous en sécurité en Pologne“, a-t-il ajouté à l’adresse de la foule venue avec déambuler avec drapeaux et banderoles, dans un tonnerre de musique pop prodiguée par des camions d’associations.

La Pologne n’autorise ni le mariage ni l’union libre des personnes du même sexe. Pour les personnes trans, le chemin est semé d’obstacles.

Pour changer de sexe légalement, il faut poursuivre ses parents en justice, ce qui est bizarre puisque les parents n’ont rien à se reprocher“, décrit Lyndon Szrom à l’AFP.

Et cela ne s’arrête pas là, précise ce traducteur polonais-américain, en expliquant comment dans un couple, si l’homme est trans et son partenaire également un homme, il n’est pas considéré comme un membre de la famille et n’a pas de droit de visite en cas d’hospitalisation. Impossible d’hériter au décès de l’autre, encore moins d’adopter ou de faire appel à une mère porteuse, affirme-t-il.

La marche annuelle reste cependant un événement qu’il attend “chaque année“ : “C’est un moment où, pour une fois, je peux m’afficher dehors comme je suis, tout en sachant que je serai à 100 % respecté“.