Au Chili, initiation à la boxe thaïe pour la communauté LGBTQIA+

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Dans un gymnase municipal de Santiago une cinquantaine de membres de la communauté LGBTQ+ apprennent des gestes d'autodéfense prodigués par des maîtres en boxe thaïe.

Boxe thaï
Image d'illustration de boxe thaï - thanatphoto / Shutterstock

Protection, esquive, coup de poing : dans un gymnase municipal de Santiago une cinquantaine de membres de la communauté LGBTQIA+ apprennent des gestes d’autodéfense prodigués par des maîtres en boxe thaïe pour faire face à un climat de montée de la violence homophobe au Chili.

Pendant deux heures, hommes et femmes d’âge divers tentent d’acquérir des geste basiques pour bloquer un coup et riposter instantanément en visant, avec le coude ou le genou, le cou de l’agresseur, ses côtes ou ses parties génitales. Ou de s’enfuir au plus vite.

« C’est vraiment une bonne chose qu’ils proposent cela aux personnes LGBT avant tout, car c’est nous qui en avons le plus besoin », a déclaré à l’AFP Ignacio Gomez, 23 ans, qui admet avoir « un peu peur de marcher dans la rue la nuit ».

Ce cours gratuit est une initiative de l’ambassadrice de Thaïlande au Chili, Chanida Kamalanavin, inspirée par la mésaventure d’un ami gay qui a pu se libérer des ses agresseurs grâce à ses notions en boxe thaïe.

« Ces capacités peuvent vous sauver la vie », a déclaré l’ambassadrice aux participants du cours collectif dispensé samedi dans l’ouest de la capitale chilienne en partenariat avec l’organisation chilienne de défense des droits des personnes LGBT (Movilh).

Les organisateurs avaient tablé sur une vingtaine de participants, mais la forte demande les a contraints à sélectionner 50 parmi 150 candidats préinscrits.

D’autres séances d’initiation ont été programmées à Santiago et dans le sud du pays, à Punta Arenas. Les professeurs de boxe thaïe iront également dispenser leurs savoirs au Brésil, au Pérou et au Mexique.

Safka Vivanco, psychologue de 25 ans qui a participé au cours, juge utiles ces notions de self-défense. « Je fais non seulement partie de la communauté LGBT mais cela me servira aussi pour me protéger des violences sexistes… Il est toujours bon d’avoir ce genre de savoirs pour pouvoir faire face à diverses situations », estime-t-elle.

Selon Movilh, au Chili, six membres de la communauté LGBTQIA+ ont été assassinés en 2022, le double de l’année précedente, et à égalité avec 2020, année la plus meurtrière.