Floride : le gouverneur républicain DeSantis veut étendre la loi controversée interdisant l'enseignement des questions LGBT+

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Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride, cherche à interdire l'enseignement de sujets en lien avec l'orientation sexuelle ou l'identité de genre pour tous les niveaux scolaires, ce qui étendrait une loi très controversée s'appliquant pour l'heure uniquement à l'école primaire.

Ron DeSantis en 2019 - Hunter Crenian / Shutterstock
Ron DeSantis en 2019 - Hunter Crenian / Shutterstock

La proposition de son administration, qui n’a pas besoin de recevoir l’approbation du parlement de Floride, sera votée par le Conseil de l’éducation de l’Etat le 19 avril, et a déjà été validée par les autorités locales en charge de l’éducation.

Si elle est adoptée, l’enseignement « intentionnel » de ces sujets sera interdit de la maternelle au lycée.

Cela étendrait la portée d’une loi promulguée en 2022, surnommée “Don’t say gay” (“Ne parlez pas des gays”) par ses détracteurs. Vivement critiqué par les démocrates et les militants pour les droits des personnes LGBT+, le texte avait provoqué une polémique nationale.

Le gouverneur Ron DeSantis, nouvel homme fort de la droite dure, est vu comme un probable prétendant à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2024, même s’il n’a pas encore officialisé sa candidature.

Le républicain mène une politique très conservatrice, en matière de mœurs notamment. Il porte une attention particulière aux thématiques et livres étudiés dans les écoles, qu’il accuse d’endoctriner les élèves.

La nouvelle proposition de son administration a été immédiatement dénoncée par les groupes défendant les droits des personnes LGBT+.

« C’était le but depuis le début : une censure généralisée et l’interdiction de livres, ciblant les personnes LGBT+ pour servir ses ambitions présidentielles », s’est indignée l’association Equality Florida sur Twitter.

Les écoles, miroirs d’une Amérique profondément divisée, sont le théâtre d’affrontements très politiques sur l’enseignement du racisme, des questions de genre ou de la sexualité.

Cette proposition s’inscrit en outre dans le contexte d’une offensive conservatrice nationale sur les sujets LGBT+.

Début mars, le Tennessee est devenu le premier Etat américain à légiférer contre les spectacles de drag queens dans les lieux publics, invoquant la protection des enfants face à des représentations jugées trop sexualisées.