La riposte transphobe s'organise pour défendre la militante terf Dora Moutot

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Après une plainte déposée à l'encontre de Dora Moutot suite à des propos jugés transphobes, une tribune s'attaque à Marie Cau dans Marianne au nom de la « liberté d'expression ».

Marie Cau (de profil) et Dora Moutot (de face) sur le plateau de « Quelle époque ! » le 15 octobre 2022 - Capture d'écran / France 2
Marie Cau (de profil) et Dora Moutot (de face) sur le plateau de « Quelle époque ! » le 15 octobre 2022 - Capture d'écran / France 2

Le lundi 27 février, sur le site de Marianne, est mise en ligne une tribune pour défendre Dora Moutot, militante féministe suite à la plainte de Marie Cau, maire trans de Tilloy-lez-Marchiennes, pour les propos transphobes tenus par Dora Moutot sur le plateau de Léa Salamé en octobre 2022. Elle avait alors qualifié la première élue trans de France d’« homme transféminin », la mégenrant à de nombreuses reprises dans un discours hautement transphobe et stigmatisant. L’humoriste Jérémie Ferrari et le journaliste de Médiapart Fabrice Arfi, aussi présents sur le plateau, l’avaient très justement contredite.

Liberté d’expression ou transphobie ?

Dans cette tribune, les signataires dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et une tentative de muselage par le dépôt de plainte. Le ton y est presque complaisant, jouant la carte du débat et du caractère prétendument non-transphobe des propos de Dora Moutot : « Pourtant, dans ses propos, aucune haine, aucune volonté d’abîmer l’autre. Elle décrit ce qu’elle voit. Elle parle de sa perception, de sa réalité », peut-on lire. Une tribune qui compte en tout et pout tout 32 signataires, parmi lesquels Vincent McDoom, Zineb El Rhazoui, Eugénie Bastié, Elizabeth Lévy ou encore l’acolyte terf de Dora Moutot Marguerite Stern. À cette brochette de personnalités ouvertement de droite (voire d’extrême droite) s’ajoute plusieurs collectifs étiquetés féministes ou LGBTQ+ qui soutiennent eux aussi ces déclarations.

Sur Twitter, Marie Cau répond : « Ce collectif remet en cause mon droit fondamental à saisir la justice sous prétexte d’une soit disant mise en cause de la liberté d’expression. Je dois donc me taire devant la haine ? Étrange paradoxe. Votre sens moral est à géométrie variable », écrit-elle avant de préciser que «  l’insulte n’est pas la liberté d’expression ».

Des soutiens des deux côtés

Marie Cau n’est pas la seule à avoir porter plainte contre Dora Moutot. Deux associations LGBT, Stop homophobie et Mousse ont elles aussi déposé plainte pour les propos que la militante a eu à l’égard de Hannlie Escurier, un journaliste trans de Têtu, le qualifiant sur Instagram de « femme transidentifiée », n’hésitant pas à écrire : « Ces gens sont des personnes malades, qui utilise des techniques dignes du pire autoritarisme ».

Les plaintes qui visent Dora Moutot concernent des « injures publiques envers une personne à raison de son identité de genre » et la « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ». Le collectif des Inverti·e·s a lui aussi apporté son soutien à Marie Cau sur Twitter, rappelant que « la transphobie n’est pas une opinion mais un délit puni par la loi ».

« Tout le monde voit très bien que cette personne est un homme »

De son côté, la féministe anti-trans Marguerite Stern s’en est elle aussi prise à Marie Cau dans une suite de tweets abjects, qualifiant sa transidentité de « crise de la cinquantaine », d’« ego fragile », et appelant à mettre fin à ce « délire collectif ». « Tout le monde voit très bien que cette personne est un homme. Tout le monde sait très bien que cette personne n’a rien à faire dans les toilettes et les vestiaires des femmes ».

Des déclarations d’une violence extrême, équivalente aux propos de Dora Moutot lors de l’émission de Léa Salamé. Qui se ressemble s’assemble. Depuis, via des tweets en anglais, Marguerite Stern tente de rassembler le plus d’argent possible pour une cagnotte en ligne destinée aux frais d’avocat. Au bout de quelques heures, cet appel avait déjà récoltée près de 11 000 euros.

Chronique sur France Inter

Hasard du calendrier ou non, mardi 28 février, à 7h20 dans la matinale de France Inter, c’est le directeur de la rédaction du Figaro, Guillaume Roquette, qui consacre sa chronique à la transidentité chez les jeunes. S’il déclare dès le début vouloir « se garder de prendre position » sur un sujet aussi « sensible », les trois minutes qui suivent sont tout ce qu’il y a de plus orienté.

Guillaume Roquette s’inspire de la pédopsychiatre Caroline Eliacheff, connue pour ses positions réactionnaires sur le sujet, ainsi que sur les positions d’Elisabeth Badinter, qui évoquait en septembre dernier l’existence d’une « entente » entre les islamistes et les militants LGBT.

Caroline Eliacheff, elle, fait partie des premiers signataires du manifeste « FEMELLISTE » initié par Dora Moutot et Marguerite Stern.

Dans ce manifeste, on lit que « le corps est la seule chose qui permet de définir ce qu’est une femme » ou encore qu’« une femme n’est ni un homme castré, ni un homme qui aime les jupes et le maquillage, ni un homme qui a le sentiment d’être une femme, ni un homme avec des faux seins ». Des propos ahurissants et dangereux, qui semblent ne pas intéresser grandement Guillaume Roquette qui se lance dans une énonciation de termes alarmistes tout sauf neutres. Il mentionne la « gravité des traitements », des « changements chirurgicaux parfois irréversibles », ou encore des « nombreux effets indésirables et complications graves ».

Il évoque ensuite la « vulnérabilité psychologique de cette population », s’appuyant des pays comme le Royaume-Uni et la Suède, qui se montrent largement réfractaires à la question des transidentités des jeunes. Guillaume Roquette aurait peut-être mieux fait d’assumer directement ses positions, plutôt que de vouloir faire croire à une prétendue neutralité. D’autant qu’il intervient dans une chronique intitulée : « En toute subjectivité ».

Marianne et Le Figaro épinglés par l’AJL

Mais Le Figaro n’en est pas à son coup d’essai. Dans sa dernière étude portant sur le traitement médiatique de la transidentité, l’Association des Journalistes LGBTQI+ (AJL) a suivi les parutions en ligne sur le sujet des 21 médias français les plus lus. Une étude qui s’est étendue sur plus de trois mois, du 17 août au 30 novembre 2022, et qui nous révèle que le média abordant le plus souvent les transidentités est… Le Figaro, avec 70 articles !

Le quotidien se retrouve une nouvelle fois sur le podium lorsqu’il s’agit d’un traitement de « mauvaise qualité » : « Autrement dit, le média le plus prolifique sur les sujets liés à la transidentité est l’un de ceux qui en parle le plus mal », peut-on lire dans l’étude de l’AJL.

Marianne, qui publie la tribune en soutien à Dora Moutot, se retrouve lui aussi sur le podium : « Marianne et Le Point comptent eux aussi une majorité d’articles laissant la parole à au moins une personne ouvertement transphobe », lit-on dans l’étude de l’AJL.

Dora Moutot, Marguerite Stern et Caroline Eliacheff y sont citées comme « les personnalités aux rhétoriques anti-trans » qu’on retrouve le plus régulièrement dans les médias, aux côtés notamment d’Eric Zemmour.

  • bertrand-paris

    DORA MOUTOT DOIT ALLER EN TAULE !!! AVEC ZEMMOUR ENTAULE !!! pour les propos qu ila tenu contre les handicapes contre melenchon etc , le traité de sourd car il a sur dite d oreille de naissance , il ya aussi abad et ses viols , darmanin et son viol , DuPont Moretti et sa prise illegal d interet , dussopt et son favoritisme , tous ce petit monde la en taule !!!! TOUT LE MONDE A LE DROIT AU RESPECT , et de se moquer de marie cau et de melenchon cela nest pas intelligent !!!

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