Bangladesh : les islamistes anti-LGBTQ obtiennent le retrait de livres de classe

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Malgré plusieurs avancées récentes en faveur des droits des personnes LGBTQ+, le Bangladesh cède aux islamistes et interdit plusieurs livres pour enfants abordant l'homosexualité et la transidentité.

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Le rainbow flag et le drapeau du Bangladesh - Yuriy Boyko / Shutterstock

Le Bangladesh a annoncé samedi 11 février qu’il retirait de la circulation, face aux protestations des islamistes, deux nouveaux livres de classe qui reconnaissaient les identités trans et les relations de même sexe, ainsi que, en matière de sciences, la théorie de l’évolution.

Des milliers de personnes ont manifesté ces dernières semaines pour exiger le retrait de ces livres, destinés à des élèves de 11 à 13 ans.

L’un des livres racontait notamment l’histoire d’un garçon nommé Sharif, et qui devient une femme, Sharifa, et va vivre avec d’autres personnes trans.

Un autre, qui reconnaissait également l’homosexualité, était en outre critiqué car il expliquait la théorie de l’évolution – une théorie considérée comme impie par de nombreux extrémistes religieux à travers le monde, qui refusent qu’elle soit enseignée.

Le gouvernement a justifié ce retrait par « de nombreuses critiques, et aussi pour réduire la quantité de lecture demandée aux élèves ».

« De nombreuses écoles rurales n’ont pas les ressources pour faire des cours à partir de ces livres », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’agence gouvernementale chargée de la publication des livres de classe, Mohammad Mashiuzzaman. « Il y a aussi débat autour du contenu de ces livres, donc nous avons décidé de les retirer pour l’instant, pour que personne ne puisse politiser ce sujet ».

En 2014, le gouvernement du Bangladesh a autorisé les personnes trans à se qualifier officiellement de troisième genre, et a amélioré depuis leur accès au logement et aux études supérieures.

De nombreux clercs musulmans ont également déclaré que ces personnes appartenaient au monde musulman, et plusieurs trans ont même gagné des élections locales.

Mais dans ce pays où les musulmans conservateurs restent majoritaires, les quelque 1,5 million (sur une population de 165 millions) de trans continuent à être victimes de discrimination et de violence, et en sont souvent réduits à la mendicité ou la prostitution pour survivre.