Henrika Kull, réalisatrice de « Seule la joie » : « Une réalisatrice comme Céline Sciamma m'inspire énormément »

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La réalisatrice du très beau film « Seule la joie », Henrika Kull, s'est entretenu avec Komitid lors de son passage à Paris. Elle explique les conditions d'un tournage réalisé en grande partie dans une maison close, sa passion pour Virginie Despentes et sur le choix des interprètes pour cette histoire d'amour entre deux travailleuses du sexe.

Henrika Kull, réalisatrice de « Seule la joie »- Liel Simon
Henrika Kull, réalisatrice de « Seule la joie »- Liel Simon
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L'action de Seule la joie, second long-métrage de la réalisatrice allemande Henrika Kull, se situe dans une maison close et décrit la naissance d'un amour entre deux femmes aux parcours très différents. Komitid a pu interviewé la réalisatrice lors de son passage à Paris, début novembre.

Komitid : Qu'est-ce qui vous amené à situer votre film dans une maison close ?

Henrika Kull: Je fais mes films dans des endroits qui m'intéressent, c'est pour cela que je fais des films. Je suis allée dans cet endroit et j'ai été impressionnée. J'ai pensé : "Ce sera mon prochain film". J'ai fréquenté plusieurs bordels depuis dix ans en tant que sociologue. J'étais intriguée par les différents bordels et surtout par la manière dont les femmes agissent dans ces lieux.

Depuis le début, vous vouliez que le plateau de tournage soit un vrai bordel ?

Oui. Je ne connaissais pas encore l'endroit précis. J'ai créé des liens forts dans cette maison close berlinoise et j'ai pu organisé tout avec les femmes. Toutes les femmes qui travaillent là n'ont pas voulu apparaître dans le film, que nous tournions durant les heures d'ouverture du lieu. Nous avions un coin pour nous. Des femmes se sentent toujours stigmatisées et ne voulaient pas être vues de leur famille. Ce n'est pas le travail lui-même mais la stigmatisation de la société qui est un problème pour ces femmes. Il y a toujours beaucoup d'hypocrisie dans notre société qui accepte les maisons closes mais qui rejettent les femmes qui y travaillent. Je voulais leur donner le pouvoir et montrer qu'elles n'étaient pas des victimes.

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