Les personnes intersexes, les Roms et les migrant·es toujours discriminées en Grèce, selon le Conseil de l'Europe

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Les personnes intersexes continuent d'être victimes d'intolérance et de discriminations en Grèce, y compris à l'école de la part des professeur·es, pointe un rapport du Conseil de l'Europe.

Le drapeau intersexe
Le drapeau intersexe - De Wasan Ritthawon / Shutterstock

Les personnes intersexes, les Roms et les migrant·es sont toujours victimes de l’intolérance en Grèce, qui a encore des efforts d’inclusion à faire selon un rapport du Conseil de l’Europe publié le 22 septembre.

Les personnes intersexes continuent d’être victimes d’intolérance et de discriminations en Grèce, y compris à l’école de la part des professeurs, a pointé cette étude de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), dépendante du Conseil de l’Europe.

Si l’ECRI souligne les progrès récents sur les droits des personnes gays et lesbiennes et des personnes trans, elle critique les autorités sur la question de l’intersexuation.

Malgré un plan de quatre ans censé faciliter leur inclusion, “les équipes de l’ECRI ont entendu des témoignages choquants à propos de discours tenus sur les élèves intersexes par certains professeurs” à l’école, où la situation est globalement “toujours déplorable”.

“La perception des personnes intersexes par la société grecque se situe entre ignorance, pathologisation (médicale) et hostilité”, peut-on lire dans le rapport.

Sur la question des droits des personnes intersexes, le rapport fait une recommandation. « L’ECRI recommande en priorité aux autorités de prendre des mesures pour prévenir l’intolérance et la discrimination à l’égard des personnes intersexuées, en particulier les enfants. Ces efforts devraient impliquer i) l’introduction d’une législation spécifique interdisant la chirurgie de « normalisation » sexuelle non médicalement nécessaire et d’autres traitements non thérapeutiques, jusqu’à ce que l’enfant intersexe soit en mesure de participer à la décision, sur la base du droit à l’autodétermination et du principe du consentement libre et éclairé, ii) l’élaboration de lignes directrices et de formations sur les droits à l’égalité intersexuée pour les professionnels concernés, en particulier ceux qui peuvent entrer en contact avec des enfants intersexes, tels que les enseignants et les professionnels de la santé, et iii) la diffusion de tout matériel pertinent existant, tel que des guides pour les parents d’enfants intersexes, aux groupes cibles. »

Selon ce rapport de l’ECRI, les Roms et les personnes migrantes sont aussi marginalisées par l’opinion publique.

Selon des chiffres des autorités grecques, il y a eu 164 crimes de haine en 2018 dans le pays. Seuls quatre ont abouti à une condamnation et les statistiques se dégradent, explique l’étude, qui rapporte également 521 cas de violences racistes entre 2016 et 2020, s’appuyant sur des statistiques du Réseau de surveillance des violences racistes (RVRN).

L’ECRI a aussi noté que peu de données sur les discours de haine étaient rassemblées par la police locale et appelé à mieux les traquer, notamment en ligne.

La Commission a enfin recommandé que le Médiateur grec, une autorité indépendante, obtienne le droit légal de porter lui-même des cas de discrimination devant la justice.