3 questions à Brandon Taylor, auteur du roman « Real Life »

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A l'occasion de la parution de la traduction française de son premier roman "Real Life", Komitid a rencontré Brandon Taylor, un auteur américain gay et noir à la prose intimiste et au talent indéniable.

Brandon Taylor - Bill Adams
Brandon Taylor - Bill Adams

Komitid : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Brandon Taylor : J’ai grandi en Alabama, dans une ferme, dans le sud rural des Etats-Unis. J’ai étudié la biochimie et la chimie à l’Université puis j’ai décidé d’étudier l’écriture créative.

Avez-vous toujours voulu être écrivain ? Comment le désir d’écrire est venu ?

Lorsque j’étais relativement jeune, j’avais l’habitude d’écrire des petites histoires pour m’amuser. Au départ, je voulais être médecin. A l’âge de cinq ans, j’ai décidé que j’étudierais la médecine pour devenir neurochirurgien. Et j’ai suivi ce rêve très sérieusement à l’université. Ecrire était quelque chose que j’appréciais faire, c’était plus un moyen de m’exprimer de manière créative et de faire travailler mon esprit différemment.

Puis à l’université, mes professeurs m’ont encouragé à poursuivre l’écriture. Ils pensaient que j’avais un certain talent. De mon côté, je ne pensais pas que le métier d’écrivain existait encore. Pour de nombreuses personnes, la littérature se limite aux « classiques » comme Jane Eyre ou Pride and Prejudice.

Je suppose qu’il ne m’était pas venu à l’esprit qu’il y avait encore des écrivains aujourd’hui. Je l’ai compris lors de mes études supérieures lorsque j’ai commencé à en rencontrer. Et là, je me suis dit, peut-être pourrais-je faire la même chose ?

« Lorsque j’étais relativement jeune, j’avais l’habitude d’écrire des petites histoires pour m’amuser. »

Vous parlez des classiques. La lecture avait-elle une place prédominante dans votre enfance ? 

J’ai beacoup lu enfant. J’ai grandi dans une famille qui était, pour une grande partie, illettrée et très pauvre. Dans ma famille, j’étais celui qui lisait les documents administratifs ; si une facture arrivait ou si le médecin prescrivait un médicament, j’étais celui en charge de la paperasse. Dès le moment que j’ai appris à lire, j’ai dû retranscrire à mes parents le langage administratif. Cela a été mon premier rapport à la lecture.

Mon second rapport à la lecture était plus passionnel. Enfant, j’avais soif de lecture. J’adorais lire et mes lectures étaient des instants d’escapade dans cette vie difficile.

« Real Life », de Brandon Taylor, éditions la croisée, 304 p., 22 euros

En librairies le 17 août