Des associations LGBTI+ portent plainte contre Caroline Cayeux après ses propos homophobes

Publié le

Ce mercredi 13 juillet, plusieurs associations LGBTI+ dont Mousse, STOP homophobie et Sports LGBT ont annoncé avoir déposé plainte à Paris contre Caroline Cayeux pour injure publique envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle.

Caroline Cayeux
Caroline Cayeux - Capture d'écran - Mairie de Beauvais

Dans une « pétition pour un gouvernement sans LGBTQIAphobies », publiée lundi 11 juillet par Têtu, une centaine d’élu⸱es et de militant⸱es de gauche épinglent trois ministres (Christophe Béchu, Caroline Cayeux et Gérald Darmanin) pour leurs positions LGBTIphobes et demandent leur démission. 

Parmi ces trois ministres « au passé Manif pour tous », deux sont des nouveaux venus, nommés le 4 juillet dernier lors du remaniement ministériel post-législatives.

Caroline Cayeux maintient ses propos… avant de faire marche arrière

Interrogée sur Public-Sénat au sujet de cette pétition mardi 12 juillet, la ministre déléguée à la cohésion des territoires Caroline Cayeux avait maintenu ses propos.

« Je maintiens évidemment mes propos mais j’ai toujours dit que la loi si elle était votée, je l’appliquerai. J’ai beaucoup d’amis parmi tous ces gens-là et franchement, c’est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrarié. Je n’ai jamais fait partie de la manif pour tous, que les choses soient claires », a-t-elle déclaré.

Les vives réactions qu’a suscitées son intervention ont obligé la ministre à faire marche arrière. Quelques heures après avoir déclaré maintenir ses propos, Caroline Cayeux a tweeté : « depuis ce matin, je lis et entends vos messages. Mes propos ont blessé nombre d’entre vous. Je les regrette profondément, ils étaient naturellement inappropriés. L’égalité des droits doit toujours être une priorité de notre action. »

Des excuses non acceptées par de nombreux internautes et élus qui considèrent ce revirement comme de l’opportunisme politique.

« Vous ne pouvez pas aller sur les plateaux télé déverser votre homophonie et vous rattraper ensuite aux branches par un simple tweet. Vos propos sont graves et blessants. C’est votre maintien au gouvernement qui est contre-nature », a par exemple estimé Karima Delli, eurodéputée écologiste.

Une plainte contre Caroline Cayeux

Ce mercredi 13 juillet, plusieurs associations LGBTI+ dont Mousse, STOP homophobie et Sports LGBT ont annoncé avoir déposé plainte à Paris contre Caroline Cayeux pour injure publique envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle par une personne dépositaire de l’autorité publique.

Cette infraction est passible d’une peine d’emprisonnement d’un an et de 45 000 euros d’amende.

« Madame Cayeux, sénatrice en 2012, qualifiait le mariage pour tous “de caprice”, “d’une ouverture de droit irrespectueuse de la nature et insensée”, “le Mariage pour tous et le droit à l’adoption n’est pas simplement un dessein qui va contre nature mais c’est plus grave », indique la pétition.

Pour ce qui est de Christophe Béchu, maire d’Angers et ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, il avait signé une tribune intitulée « dénaturation du mariage ; la République fragilisée », et publiée dans le journal d’extrême-droite Valeurs Actuelles.

« Le nouveau ministre nous parle d’un “brouillage des repères originels” engendré selon lui par la loi ouvrant le mariage pour tous. En 2016, il a pris la décision de retirer des affiches d’une campagne de prévention contre le VIH, au motif qu’elles présentaient des couples d’hommes », précise les signataires.

Le troisième et dernier ministre épinglé est le résident de l’hôtel Beauvau, Gérald Darmanin. Lors des débats sur le mariage pour tous, l’actuel ministre de l’intérieur et des Outre-Mer avait soutenu « qu’[il] ne célébrerai[t] pas personnellement des mariages entre deux hommes et deux femmes ».

Sa première nomination Place Beauvau en 2017 avait suscité de vives réactions. A l’époque, une pétition avait déjà été lancée “Pour un gouvernement qui ne promeut ni racisme, ni culture du viol, ni LGBTQIA+phobies”. 

La pétition publiée par Têtu⸱ lundi dernier, initiée par le député La France Insoumise (LFI) Andy Kerbrat, est signée par des poids lourds du parti de Jean Luc Mélenchon comme Ugo Bernalicis, Daniel Obono ou encore Mathilde Panot, présidente du groupe de LFI à l’Assemblée Nationale.

Avec l’AFP