« Loving Highsmith » : le documentaire qui plonge dans l’intimité de l'écrivaine lesbienne Patricia Highsmith

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Qui était Patricia Highsmith ? C’est à cette interrogation qu’Eva Vitija tente de répondre avec son documentaire “Loving Highsmith” consacré à l’écrivaine américaine sorti en salles le 15 juin.

Patricia Highsmith, 1942, at 21 - Rolf Tietgens © Keith de Lellis
Patricia Highsmith, 1942, at 21 - Rolf Tietgens © Keith de Lellis

Une chose est sûre, Eva Vitija aime Patricia Highsmith. Un amour si important que la réalisatrice suisse a décidé de consacrer un documentaire à l’écrivaine américaine. 

Avec Loving Highsmith, Eva Vitija dresse le portrait de cette “belle jeune écrivaine au côté extrêmement romantique et au style poétique”, dont les thèmes d’écriture “sont puissamment déterminés par l’amour”

Le film, qui mélange des images d’archives, des témoignages divers et les écrits intimes de Patricia Highsmith, offre un nouvel éclairage sur la vie et l’œuvre de cette écrivaine américaine de renom qui marqua son temps avec ses romans, dont plusieurs ont été adaptés au cinéma (L’inconnu du Nord-Express, Monsieur Ripley ou Carol)

De Greenwich village à la Suisse, en passant par Paris et la campagne nivernaise, le documentaire suit Patricia Highsmith dans son parcours littéraire et amoureux. 

On découvre ainsi une femme à la pensée complexe et parfois “étrange”, séduisante et charmeuse, pour qui la littérature fût le seul horizon possible.

Ecrire sur l’homosexualité féminine

Le documentaire revient également sur l’homosexualité de l’écrivaine. Avec pudeur et bienveillance, certaines femmes qui ont partagé sa vie se confient face caméra et racontent la Patricia Highsmith qu’elles ont connue. Tantôt coureuse de jupons, tantôt amoureuse éperdue.

Avec son roman Carol publié en 1950 (sous pseudo), Patricia Highsmith avait été une des premières à montrer que “l’amour entre femmes est possible”.

Pour Eva Vitija, “Highsmith a montré le courage dans son écriture qu’elle ne pouvait pas maintenir dans la vie”. Elle rappelle qu’à l’époque de Patricia Highsmith, “être lesbienne était, en tant qu’Américaine (et pire encore, en tant que Texane issue d’une famille protestante qui avait peut-être rejeté le Pape mais était étroitement liée à l’Église), une source de culpabilité à vie et des mécanismes d’autodestruction”.

Touchant, émouvant, parfois poétique, et surtout très riche en archives et en témoignages, Loving Highsmith est à ne pas manquer !

« Loving Highsmith », réalisé par Eva Vitija, en salles depuis le 15 juin.