Mort du militant Zacharias Kostopoulos à Athènes : des ONG dénoncent "l'impunité" policière

Publié le

"Malheureusement ce n'est pas la première fois que l'implication plus ou moins grande de la police dans des incidents violents s'accompagne de son acquittement pénal et/ou disciplinaire", déplore la Ligue grecque des droits humains.

zak-kostopoulos-greek-activist
Zak Kostopoulos - Capture d'écran Besttimes.gr Photography-Cinematography / YouTube

La Ligue grecque des droits humains a dénoncé le 6 mai “l’impunité policière” en Grèce, trois jours après l’acquittement par la cour d’assises d’Athènes de quatre policiers jugés “pour lésions corporelles ayant conduit à la mort” d’un célèbre militant LGBTQ.

Après cinq mois d’audience, la cour d’assises a condamné à dix ans de prison deux hommes ayant roué des coups et infligé de graves blessures ayant conduit à la mort Zacharias Kostopoulos, icône du mouvement grec LGBTQ, décédé à Athènes en 2018 à l’âge de 33 ans.

Mais l’acquittement de quatre policiers jugés pour le même crime “a provoqué de nombreuses réactions”, affirme un communiqué de la Ligue grecque.

“Malheureusement ce n’est pas la première fois que l’implication plus ou moins grande de la police dans des incidents violents s’accompagne de son acquittement pénal et/ou disciplinaire”, déplore l’ONG.

Evoquant une vidéo devenue virale à l’époque et montrant des policiers arrivés sur les lieux du violent incident, frappant et menottant la victime alors qu’il saignait sur le trottoir, la Ligue affirme que “ces images ne doivent pas être tolérées par la police grecque”.

Elle rappelle que la procédure disciplinaire entamée en 2018 contre les quatre policiers acquittés n’a pas été achevée quatre ans après leur implication dans l’incident et appelle à “la nécessité de son achèvement imminent”.

“La justice et les autres organismes de contrôle (grecs) ne doivent pas seulement répondre aux objections des organisations et tribunaux internationaux au problème structurel de l’impunité et de l’arbitraire policier mais aussi sauvegarder l’Etat de droit (…) et la confiance des citoyens dans les autorités policières”, poursuit l’ONG.

La section grecque d’Amnesty International évoquant également “une séquence vidéo où l’on voit des policiers employer une force excessive pour arrêter Zak (Zacharias ndrl) mourant par terre”, a déploré le mardi 3 mai le fait qu’“aucun policier n’ait encore été amené à rendre des comptes”.

Le verdict de la cour d’assises “est un nouvel exemple qu’en Grèce les victimes d’un recours excessif à la force et leurs familles sont privées de justice”, a souligné Amnesty.

La communauté LGBTQ grecque avait fait de la mort de Kostopoulos un cas d’école, soutenant que sa mort était “un crime de haine”.

Connu sous son nom d’artiste “Zak/Zackie Oh”, le Gréco-Américain Zacharias Kostopoulos, était un ardent défenseur des droits des LGBTQ et des personnes séropositives, comme lui-même, et sa mort a choqué la Grèce.