Hongrie : pourquoi le résultat du référendum anti-LGBTI+ est un camouflet pour Viktor Orbán

Publié le

Le référendum anti-LGBTI+, organisé le 3 avril dernier à l’occasion des élections législatives, a été un échec pour le premier ministre Victor Orbàn et son parti, le Fidesz.

Pride de Budapest, Hongrie - juillet 2021
Pride de Budapest, Hongrie en juillet 2021 - Raketir / Shutterstock

Le référendum anti-LGBTI+, organisé le 3 avril dernier à l’occasion des élections législatives, a été un échec pour le premier ministre Victor Orbàn et son parti, le Fidesz.

En Hongrie, pour qu’un référendum soit valable, il est nécessaire qu’au moins 50 % des inscrits sur les listes électorales se prononcent en faveur ou en défaveur des questions posées.

Or, pour ce référendum, seuls 43 % des inscrit·es se sont prononcés contre l’enseignement et l’exposition des mineurs à l’homosexualité et la transidentité, en raison d’une forte abstention combinée à une part importante de vote nuls.

Le vote nul plébiscité par les associations LGBTI+

Pour les associations LGBTI+, ce résultat est une victoire. La branche hongroise d’Amnesty International et Hatter Society ainsi que 12 ONG avaient organisé une campagne nationale pour invalider ce référendum, dont les questions « ont suscité la peur et la haine envers les personnes LGBTQI ». Pour cela, il était demandé aux électeurs de cocher à la fois Oui et Non, de manière à ce que le vote soit nul.

Une stratégie payante puisque, outre les millions de personnes qui se sont abstenues, plus de 1,6 millions de personnes ont fait le choix du vote nul.

«  Les Hongrois en ont assez des attaques d’Orbán contre la communauté LGBTQI. Cela a été un effort commun énorme, mais nous l’avons fait : les gens ont exprimé avec force et clarté qu’ils soutenaient les personnes LGBTQI », a déclaré Luca Dudits, membre du conseil d’administration de la Háttér Society.

Pour David Vig, directeur d’Amnesty International Hongrie, « le résultat du référendum est limpide : les gens rejettent la campagne homophobe et transphobe du gouvernement. La prochaine étape est également claire : la loi sur la propagande doit être immédiatement abrogée en fonction du résultat. »

Ce référendum se voulait être une réponse à la procédure d’infraction déclenchée à l’encontre de la Hongrie par la Commission Européenne en juin 2021. Celle-ci avait été lancée suite à la mise en place de mesures discriminatoires par le gouvernement hongrois, en particulier la loi sur la propagande LGBTI+.