Droits LGBTI+ : zoom sur les programmes des candidat·es à l’élection présidentielle

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A moins de trois semaines du 1er tour de l’élection présidentielle, Komitid s’est penché sur les programmes des candidats en matière de droits LGBTI+. Tour d’horizon de leurs promesses de campagne.

France élection présidentielle - FoxPictures / Shutterstock

Komitid a passé au crible les programmes tels qu’ils sont présentés sur internet. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les droits LGBTI+ sont souvent absents.

Filiation

Marine Le Pen (Rassemblement National) : Dans le volet « Famille » de son programme, la candidate déclare vouloir refuser de reconnaitre la filiation des enfants nés à l’étranger par GPA.

Jean Luc Mélenchon (La France Insoumise)  : Le candidat souhaite établir la filiation par reconnaissance comme principe par défaut.

Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) : Le candidat propose la mise en place d’une filiation directe pour les couples de même sexe.

 

PMA

Yannick Jadot  (Europe écologie les Verts) : Dans le chapitre « Défendre les droits des LGBTQIA+ » de son programme, il affirme vouloir ouvrir la PMA à toutes les femmes. Il souhaite également permettre le don de spermatozoides « amical » et autoriser la méthode de la double maternité (ROPA).

Jean Luc Mélenchon : Dans sa proposition 56, il demande le remboursement de la PMA ainsi que son ouverture aux personnes trans.

Philippe Poutou : Le candidat souhaite mettre en place une « procréation médicalement assistée réellement pour toutes ».

Eric Zemmour (Reconquête !) : Dans le chapitre « Mettre fin aux dérives qui remettent en cause la famille et qui menace les enfants » de son programme, le candidat de Reconquête ! affirme vouloir « revenir sur la PMA ».

 

GPA

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) : Pour le candidat, il faut renforcer l’interdiction pénale de la GPA. Sur son site internet il est écrit qu’ « il n’est pas pensable de revenir à un nouvel esclavage qui consisterait à utiliser le ventre d’une femme contre de l’argent ».

Yannick Jadot : Il souhaite la reconnaissance automatique des enfants nés par GPA à l’étranger et a évoqué publiquement la possibilité d’une GPA éthique.

Marine Le Pen : La candidate RN prône un renforcement de l’interdiction de la GPA pour « éviter les contournements de la loi en ayant recours à des filières à l’étranger ».

Emmanuel Macron (La République en Marche) : Lors du dévoilement de son programme le 17 mars dernier, l’actuel Président de la République a déclaré qu’il « continuerai[t] à proscrire » la pratique de la GPA, invoquant une « question de dignité des femmes et de leurs corps ».

Jean Luc Mélenchon : Dans sa proposition numéro 56, Jean-Luc Mélenchon affirme « refuser la GPA » et faire prévaloir « l’intérêt supérieur de l’enfant comme principe premier en toutes circonstances ».

Valérie Pécresse (Les Républicains)  : Dans son chapitre, « Egalité femmes-hommes », Valérie Pécresse se positionne contre la légalisation de la GPA qui est, selon elle, une « marchandisation du corps de la femme ».

Eric Zemmour : Pour l’ancien chroniqueur de Cnews, il faut « interdire réellement la GPA en répimant judiciairement le recours aux GPA à l’étranger ».

 

Droits des personnes trans et des personnes intersexes

Yannick Jadot : Le candidat qui désire faciliter les parcours de transition pour les personnes trans défend trois mesures. La possibilité d’un changement d’etat civil par simple demande, la gratuité des soins nécessaires au parcours de transition et la garantie de la dignité des personnes trans et non binaires en détention ainsi que le respect de leurs droits fondamentaux en prison. Au sujet des personnes intersexes, il souhaite interdire les interventions non consenties.

Jean-Luc Mélenchon : Le candidat veut autoriser le changement d’état civil libre et gratuit devant un officier d’état civil.

Philippe Poutou : Il veut rendre possible le changement d’état civil sur simple demande et mettre en place un remboursement à 100 % par la sécurité sociale des parcours de transition. Il souhaite par ailleurs l’arrêt des mutilations des personnes intersexes.

Fabien Roussel (Parti Communiste) : Dans sa proposition 92, le candidat communiste annonce vouloir mettre fin aux mutilations sur les personnes intersexes, dont la reconnaissance dès la naissance sera permise. Pour les personnes trans, il ambitionne de rembourser intégralement les frais liés aux parcours de transition.

Eric Zemmour : Dans son programme, il déclare vouloir interdire les transitions des mineurs et ne reconnaitre que la notion de sexe et non de « genre » (terme mis entre guillemets sur son site internet) dans le droit français.

 

Situation internationale / exilés

Anne Hidalgo : la candidate socialiste milite pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

Yannick Jadot : Il propose la suppression de la liste des pays dits « sûrs ».

 

VIH/sida

Anne Hidalgo : Dans les 70 propositions de la candidate, Anne Hidalgo se montre en faveur de l’augmentation des moyens donnés aux associations facilitant l’accès aux soins, en particulier celles s’adressant aux personnes séropositives.

Fabien Roussel : A la proposition 91 de son programme, il affirme vouloir augmenter les moyens de lutte contre le VIH et le sida et contre la sérophobie.

 

Ecole

Jean-Luc Mélenchon : Il veut renforcer l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations, dans les programmes scolaires.

Fabien Roussel : Il veut mettre en place des actions de prévention et d’éducation pour combattre la LGBTQIphobie.

 

Deux candidats, Nathalie Artaud et Jean Lasalle, ne font aucune mention des droits des personnes LGBTI+ dans leur programme.

Nathalie Artaud (Lutte Ouvrière), a toutefois récemment affirmé son opposition à la GPA dans le podcast Président·iel d’Elise Goldfarb et Julia Layani sur Spotify, estimant qu’un « certain nombre de femmes pourraient être tentées de vendre leur corps » pour des raisons pécuniaires.

Jean Lasalle (Résistons), également invité sur le podcast Président·iel, est lui aussi contre la GPA, craignant une « forme de marchandisation de la femme ». Le candidat souhaite lever les tabous à l’école en intégrant les questions relatives à l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les programmes scolaires.