« Espace Sûr », le podcast indépendant qui raconte la communauté LGBTI+ dans toute sa diversité

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Komitid a rencontré Audrie et Thibault, les fondateurs d'« Espace Sûr », un podcast LGBTI+ indépendant lancé en 2020 et qui tente de raconter la communauté LGBTI+ dans sa pluralité, loin des stéréotypes et autres clichés.

Capture d'écran logo Espace Sûr - Instagram @espacesurpodcast
Capture d'écran logo Espace Sûr - Instagram @espacesurpodcast

Un coup de foudre amical. Voilà comment nous pourrions décrire la rencontre entre Audrie et Thibault. Devenus « très vite très proches », les deux ami·es s’installent en colocation quelques semaines après s’être rencontrés.

Alors quand Thibault propose à Audrie de fonder leur propre podcast, pour donner la parole à la communauté LGBTI+, elle accepte sans hésiter. Quelques mois et quelques « brainstorming » plus tard, Espace Sûr était né.

« Un podcast indépendant, amateur et feel good »

Le duo insiste, leur podcast est indépendant. Ils se sont lancés dans cette aventure seul·es. Que ce soit le nom (Espace Sûr, traduction de l’expression anglaise « safe space »), le logo ou encore le format, Audrie et Thibault ont tout créé de A à Z.

Le concept ? « Une discussion autour d’une table dans la chambre d’Audrie », et des invités appartenant à la communauté LGBTI+ qui acceptent de raconter leur histoire. Une forme d’« échange entre potes ». On y fait des blagues et on y rigole. On y confie des choses profondes et d’autres beaucoup plus légères. On bavarde, on échange, on s’épanche, on se confie.

La communauté LGBTI+ dans toute sa diversité

Avec « Espace Sûr », ils voulaient donner la parole à la communauté LGBTI+ dans toute sa diversité.

« On veut être une représentation de la communauté LGBT telle qu’elle est », explique Audrie à Komitid. Le podcast a ainsi déjà vu passer des hommes cis et des femmes trans, des vingtenaires, des trentenaires, des quadragénaires ou des quinquagénaires, des personnes hétéros, bies ou gays. Pour les deux ami·es, le but n’est pas d’avoir « des histoires exceptionnelles », mais plutôt de « faire un panel de toutes les personnes LGBT ». « On estime que toutes les histoires sont bonnes à entendre », nous confie Thibault.

« Un échange libre »

Selon Audrie et Thibault, une des caractéristiques fondamentales du podcast est la liberté de parole conférée aux invité·es. Celles et ceux qui racontent leur histoire personnelle, de leur petite enfance à leur situation présente, sont totalement libres. « Ils peuvent parler de ce qu’ils veulent sans aucun jugement ». Les sujets de discussion pouvant être le sexe, l’addiction ou encore la prostitution.

Représenter et éduquer

Aujourd’hui, le podcast nourrit plusieurs objectifs tout particulièrement la représentation. A l’origine d’« Espace Sûr », il y avait le constat partagé que la communauté LGBTI+ était peu représentée dans les médias traditionnels. En choisissant des « gens lambdas », Audrie et Thibault ont voulu permettre à leurs auditeur·ices de pouvoir s’identifier et avouent d’ailleurs avoir reçu « beaucoup de messages de personnes jeunes » que le podcast a aidé.

Leur démarche est également de « remettre la personne au centre de son histoire ». Le genre ou l’orientation sexuelle de l’invité·e fait partie d’un ensemble. Pour Audrie, « chaque personne a une histoire, un vécu », dont on ne peut pas la différencier. Ainsi, « les gens ne viennent pas pour aborder une thématique en particulier », explique-t-elle, mais pour se raconter.

Un moyen détourné d’éduquer. Avec des invité·es qui parlent par exemple de leur non-binarité ou de leur transidentité de manière intime et personnelle, les auditeur·rices peuvent être bousculés dans leurs stéréotypes.

« In fine, on veut aider les personnes à s’identifier, à moins galérer que les générations précédentes », conclut Audrie. Signe de la réussite du podcast, une deuxième saison est en cours de diffusion. L’occasion de découvrir de nouveaux profils, de nouvelles histoires, de nouveaux vécus.