La ville de Tokyo va reconnaître les unions de même sexe

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« En réponse aux vœux des habitants de Tokyo et de ceux qui sont concernés par ce sujet, nous allons faire des préparatifs pour reconnaître les unions de même sexe » d'ici à début 2023, a déclaré la Maire de la capitale japonaise.

Vue panoramique de Tokyo avec en arrière plan le Mont Fuji - Sakarin Sawasdinaka / Shutterstock

La ville de Tokyo va reconnaître les unions de même sexe, a annoncé mardi la gouverneure de la capitale japonaise Yuriko Koike, une nouvelle étape symbolique alors que le mariage gay n’existe pas à l’échelle nationale au Japon.

« En réponse aux vœux des habitants de Tokyo et de ceux qui sont concernés par ce sujet, nous allons faire des préparatifs pour reconnaître les unions de même sexe » d’ici à début 2023, a déclaré la Maire de la capitale japonaise.

L’arrondissement tokyoïte de Shibuya a été la première collectivité locale du pays à proposer des certificats d’unions à des personnes de même sexe, en 2015.

D’autres arrondissements de Tokyo et plusieurs départements japonais ont suivi. Et une centaine de collectivités territoriales japonaises proposent actuellement de tels certificats.

Sur Twitter, l’organisation militante Marriage for All Japan s’est félicitée de l’annonce de Mme Koike, tout en rappelant que la portée de ces certificats est symbolique et appelant le gouvernement à « se dépêcher » d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe.

En effet, faute d’une législation nationale, l’utilité de ces documents locaux demeure très limitée, au-delà de simplifier parfois certaines démarches comme louer un appartement en commun ou être autorisé à rendre visite à son conjoint à l’hôpital.

Très peu de couples de même sexe au Japon se sont d’ailleurs procuré de tels certificats jusqu’à présent.

Le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas reconnaître le mariage pour tous, bien qu’une majorité de la population y soit désormais favorable, selon des sondages.

Le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) au pouvoir freine sur la question depuis des années, arguant que les unions de même sexe ne sont « pas prévues » par la Constitution, laquelle n’a jamais été amendée depuis son entrée en vigueur en 1947.

Arrivé au pouvoir début octobre, le Premier ministre Fumio Kishida se montre lui aussi réticent. En septembre il avait dit n’avoir « pas atteint le point d’accepter » une évolution de la loi sur ce point.

Une dizaine de couples homos au Japon ont engagé depuis 2019 des actions en justice contre l’Etat pour obtenir une reconnaissance légale de leurs unions.

En mars de cette année, ils ont obtenu une première victoire quand un tribunal de Sapporo (nord du Japon) a estimé que la non-reconnaissance du mariage entre personnes du même sexe était contraire à la Constitution, car celle-ci garantit l’égalité de tous les citoyens devant la loi.

Avec l’AFP