Hongrie : le candidat anti-Orban veut « rétablir » la démocratie

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Le candidat de l'opposition au Premier ministre hongrois Viktor Orban, Peter Marki-Zay, a promis jeudi 11 novembre à Bruxelles de « libérer » son pays de la corruption et de « rétablir » la démocratie avec une nouvelle Constitution, en cas de victoire aux élections d'avril 2022.

Peter Marki-Zay
Peter Márki-Zay - Sióréti Gábor / Commons

«  Si nous arrivons à chasser Orban, nous devrons tout remettre à plat », a expliqué Peter Marki-Zay, un conservateur de 49 ans au cours d’une conférence de presse à Bruxelles. « Il n’y a pas de démocratie, pas de liberté de la presse, pas d’État de droit en Hongrie », a-t-il dit, s’engageant à les « rétablir ».

« Nous parlons d’un changement de régime, pas seulement d’un changement de gouvernement », a-t-il poursuivi.

Peter Marki-Zay a qualifié Viktor Orban de « dictateur corrompu et traître aux valeurs européennes, traître au christianisme », fustigeant notamment « campagnes de haine contre les LGBT, les Roms et les Juifs et d’autres minorités ».

«  Nous préparons une nouvelle Constitution et, après notre victoire électorale je l’espère, nous organiserons un référendum sur ce sujet pour bâtir une nouvelle Hongrie démocratique », a promis ce catholique pratiquant et père de sept enfants, vainqueur des primaires de l’opposition – une première dans ce pays – qui ont coalisé six partis d’obédiences diverses.

« Il y a des parties de la Constitution avec lesquelles nous n’avons pas de problèmes. Mais tout ce que le (parti) Fidesz a fait ces dix dernières années pour consolider son pouvoir et rendre Orban imbattable est invalide », a-t-il poursuivi.

Peter Marki-Zay s’est prononcé pour l’annulation de la loi anti-LGBTI+ votée l’été dernier

Peter Marki-Zay s’est aussi prononcé pour l’annulation de la loi anti-LGBTI+ votée l’été dernier, qui avait suscité l’indignation à Bruxelles, et s’est engagé à donner aux couples de même sexe les mêmes droits que les couples hétérosexuels, en particulier le mariage.

Il a en revanche estimé que le Premier ministre hongrois avait eu raison d’ériger une clôture pour empêcher les arrivées de migrant·es en 2015, y voyant un « moyen légitime pour lutter contre l’immigration illégale ».

Les experts prédisent une bataille serrée contre Viktor Orban et Peter Marki-Zay a reconnu qu’il serait « extrêmement difficile » de l’emporter face au leader souverainiste, au pouvoir de 1998 à 2002 et sans discontinuer depuis 2010. Les élections ne seront « ni démocratiques, ni libres, ni équitables », a-t-il prévenu.

« Mais notre chance (de battre Viktor Orban) n’a jamais été aussi grande en une décennie », a poursuivi ce maire d’une ville de 44 000 habitants, qui a rencontré à Bruxelles plusieurs commissaires européens, dont la vice-présidente chargée des Valeurs et de la transparence, Vera Jourova.

Interrogé sur les risques de voir en Hongrie des troubles similaires à l’invasion du Capitole aux États-Unis éclater en cas de victoire de l’opposition, Peter Marki-Zay « n’imagine pas des masses descendre dans la rue pour défendre les droits de criminels ».

Avec l’AFP