Peine de prison réduite à cinq ans en France pour Fabien Azoulay

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La justice française a ramené vendredi à cinq ans la peine de presque 17 ans de prison infligée par la justice turque à Fabien Azoulay, un Français condamné pour « détention de stupéfiants » et extradé vers la France cet été, tout en rejetant sa demande de mise en liberté.

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Fabien Azoulay - Capture d'écran

Âgé de 43 ans, possédant aussi la nationalité américaine, Fabien Azoulay avait été interpellé à Istanbul en 2017 en possession de GBL, un solvant classé comme « stupéfiant » et interdit dans ce pays mais répertorié en France seulement comme « substance vénéneuse ».

Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel de Paris a estimé vendredi que, dans le cadre de l’accord de transfèrement conclu entre la France et la Turquie, il pouvait « substituer » sa peine de 20 ans de prison pour « importation de produit stupéfiant  » – passée à 16 ans et huit mois après remise de peine en Turquie – à une peine de cinq ans.

Il s’agit de la peine maximale en France pour «  association de malfaiteurs en vue de commettre un délit  » et « recel de délit  », en l’occurrence la vente de GBL.

Au nom de la « poursuite de l’exécution de la peine  » turque, le tribunal a en revanche rejeté la demande de mise en liberté de ses avocat·es Carole-Olivia Montenot et François Zimeray. Ce dernier a indiqué à l’AFP qu’il comptait cependant faire « dès lundi  » une demande d’aménagement de peine, qui devrait être « examinée rapidement », a souligné la présidente du tribunal.

Le quadragénaire avait été transféré le 17 août en France pour finir d’y purger sa peine, après quatre ans de détention en Turquie.

Fabien Azoulay avait été arrêté lors d’un séjour pour réaliser des implants capillaires, pour avoir acheté sur internet un bidon de GBL qu’il s’était fait livrer à son hôtel. Cette substance, ingérée en petite quantité, peut être utilisée comme excitant sexuel.

Selon ses avocats, Fabien Azoulay ignorait que le GBL était interdit en Turquie.

À la barre, le quadragénaire, ému aux larmes, a dit avoir « vécu quatre ans d’enfer ». Notamment en raison de sa religion juive et du fait de son homosexualité, ont souligné ses avocats.

Me Zimeray a évoqué des tentatives de conversion forcée quotidienne, un égorgement d’un autre détenu homosexuel « devant ses yeux », un « ébouillantement par un codétenu islamiste »… : « comment ne pas voir en ce condamné une victime d’un système judiciaire turc qui ne répond pas aux critères minimaux des droits fondamentaux  », a tancé l’avocat.

Selon lui, il y a actuellement en Turquie « sept détenus français en attente de transfèrement  ».

Selon l’Elysée et les conseils de Fabien Azoulay, son transfèrement a été rendu possible après un échange entre Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet de l’Otan le 14 juin.

Avec l’AFP