Clavier anti-haine, bouton « à l'aide » : neuf projets contre les violences aux enfants

Publié le

Un clavier anti-haine, un bouton « à l'aide » dans l'espace numérique de travail (ENT), un dossier pour garder les traces du cyber-harcèlement : la plateforme Make.org a présenté jeudi 23 septembre neuf projets pour protéger les enfants en danger.

enfant harcèlement
Neuf projets ont été lancés contre les violences aux enfants - myboys.me / Shutterstock

L’organisation a mené à l’automne 2020 une consultation citoyenne, soutenue par le secrétariat d’État chargé des Familles, sur le thème de la protection de l’enfance contre les violences. Près de 71 000 citoyen·nes ont participé, avec 500 000 votes sur 4 000 propositions.

Make.org, qui travaille avec des mécènes, a rassemblé des associations, entreprises, médias pour concrétiser et financer neuf projets qui se fondent sur les propositions plébiscitées par les citoyens.

Ainsi l’association e-Enfance et la start-up Bodyguard ont créé un « clavier anti-haine » qui détectera les propos haineux tapés au clavier (homophobie, racisme, harcèlement, menaces…). L’outil « nudge » sensibilisera l’auteur à la violence de ses propos et lui proposera des alternatives.

Ces partenaires vont également mettre au point « Mon allié numérique », sorte de coffre-fort pour stocker les messages haineux reçus et les analyser sur le plan juridique. Cela permettra à l’enfant de rassembler des preuves en vue d’un dépôt de plainte.

L’éditeur jeunesse Bayard, le réseau Canopé, le studio 2 Minutes s’associent dans le projet « Super Pouvoir » pour concevoir 13 épisodes de dessins animés sur les violences faites aux enfants (inceste, racket, harcèlement…) qui seront diffusés sur les chaînes jeunesse.

Un « bouton à l’aide  » va être intégré dans les ENT One et Neo, développés par Open Digital Education et utilisés par 3,6 millions d’élèves, pour permettre aux enfants victimes de violences de solliciter l’aide d’un adulte. Il sera déployé en expérimentation dans l’académie de Versailles.

« Seulement 5 % des signalements pour maltraitance sont faits par des professionnels de santé », indique Florent Prelot, fondateur de Ma Formation Médicale, un moteur de recherche de formations continues. Avec l’association Face à l’inceste, il va créer des modules de e-learning pour sensibiliser ces professionnels au repérage et signalement de la maltraitance.

Le service de psychiatrie de l’enfant de l’hôpital Robert Debré va développer le site Clepsy, qui donne aux parents des ressources sur la santé mentale chez l’enfant.

Ce site veut aider les parents alors que « depuis la crise du Covid 19, l’inquiétude des familles a augmenté, les délais de prise en charge par un spécialiste en santé mentale ont été allongés avec des listes d’attente parfois d’un ou deux ans », explique le Dr Benjamin Landman, chef de clinique en psychiatrie de l’enfant.

Avec l’AFP