Retour sur une édition des Emmy Awards… moins LGBT que prévu

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Les Emmy Awards, équivalents des Oscars pour la télévision américaine, étaient de retour dimanche soir avec une cérémonie organisée en chair et en os pour la première fois depuis le début de la pandémie. Outre ce semblant de retour à la normale, la soirée a eu son lot de records et de premières historiques.

Emmy/Shutterstock

Hommage à Michael K. Williams

L’acteur gay Michael K. Williams, qui a marqué les esprits avec son incarnation d’Omar Little dans la série culte The Wire, est mort le 6 septembre à New York. Sa disparition n’aura pas pu influencer les 25.000 votants de l’Académie de la télévision : elle est survenue après la clôture du scrutin.

Mais il faisait figure de favori dans la catégorie du meilleur second rôle dans une série dramatique avec Lovecraft Country, qui mêle droits civiques, surnaturel et épouvante. L’acteur avait déjà été sélectionné à quatre reprises mais n’a jamais remporté la précieuse statuette des Emmys.

S’il avait remporté un Emmy, Michael K. Williams aurait été le septième acteur à être sacré à titre posthume, aux côtés d’artistes comme Ingrid Bergman.

C’est Tobias Menzie qui a remporté l’Emmy du meilleur second role masculin pour la série dramatique The Crown.

Candidate trans

La série Pose a exploré durant quatre saisons la culture des « balls », exutoire musical pour les jeunes gays et trans dans le New York des années 1980.

Voici deux ans, Billy Porter, vedette de la série, était devenu le premier acteur noir ouvertement gay à remporter l’Emmy Award du meilleur acteur dans une série dramatique.

« Mj Rodriguez a une chance d’être la première trans à l’emporter dans la catégorie de la meilleure actrice » mais a trouvé sur son chemin Olivia Colman, qui incarne la Reine Elisabeth II dans The Crown, explique à l’AFP Michael Ordona, journaliste au Los Angeles Times.

L’année Netflix

Pionnier de la vidéo à la demande, Netflix a remporté un nombre record et historique de prix : 44 au total.

Le Jeu de la dame, succès planétaire consacré à une joueuse d’échecs surdouée et décalée, qui a déjà raflé neuf Emmys dans des catégories techniques a gagné le trophée de la meilleure minisérie et de la meilleure réalisation.

L’écurie Netflix a pu aussi compter sur son pur-sang The Crown avec les prix de la meilleure série dramatique et ceux de meilleurs acteurs pour Josh O’Connor et Tobias Menzies, et de meilleures actrices pour Olivia Colman, et Gillian Anderson (meilleur second rôle) de série dramatique. Toujours pour The Crown, Jessica Hobbs a remporté l’Emmy de la meilleur réalisation et Peter Morgan celui du meilleur scénario.

Côté intrigue LGBTI+, Ewan McGregor a remporté l’Emmy du meilleur acteur de minisérie dans la série Halston, sur le grand couturier américain.

« Courte paille »

Après une soirée 100 % virtuelle l’an dernier à cause de la pandémie, la cérémonie des Emmy Awards s’est de nouveau déroulée avec des invité·es trié·es sur le volet. La limite a été fixée à 500 personnes (contre 4 à 6.000 en temps normal), une nomination ne donnait le droit qu’à trois cartons d’invitation. Cela a provoqué des remous dans certaines catégories, comme la meilleure série dramatique ou comédie, qui peuvent parfois compter près d’une vingtaine de producteurs.

« Vous imaginez ça ? Le moment crucial de votre carrière, vous êtes nominés pour un Emmy. Vous tirez à la courte paille et vous ne pouvez pas aller à la cérémonie… Cela va être le cas de plein de gens », a commenté Clayton Davis, spécialiste des prix et récompenses pour le magazine Variety.

Avec l’AFP