JO : Donald Trump éreinte les footballeuses américaines, trop « gauchistes » pour gagner l'or

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L'ex-président américain Donald Trump a lancé une tirade jeudi 5 août contre les footballeuses américaines, menées selon lui « par un groupe radical de folles gauchistes », pour leur défaite en demi-finales du tournoi olympique de football des Jeux de Tokyo, s'en prenant particulièrement à la star Megan Rapinoe.

Donald Trump
Donald Trump / Shutterstock

Battue en demi-finales par les Canadiennes (1-0), la sélection américaine est toutefois parvenue à finir les Jeux sur une bonne note jeudi, en battant les Australiennes 4 à 3, grâce notamment à un doublé de Megan Rapinoe.

«  Si notre équipe de foot, menée par un groupe radical de folles de gauche, n’était pas “woke” », un terme désignant la prise de conscience des injustices et utilisé avec dédain par certains conservateur·trices, «  elles auraient gagné la médaille d’or au lieu du bronze », a réagi Donald Trump dans un communiqué.

« La femme aux cheveux violets a très mal joué et passe trop de temps à penser à la politique de gauche radicale et à ne pas faire son boulot ! », s’est-il permis d’ajouter a-t-il ajouté à propos de Megan Rapinoe, 36 ans, double championne du monde et championne olympique de football et femme ouvertement lesbienne.

« Ça craint, évidemment, on ne veut jamais perdre », avait reconnu cette dernière après la défaite face aux Canadiennes lundi.

Cette médaille de bronze n’effacera pas l’impression donnée tout au long de ce tournoi par une équipe, championne du monde en titre, qui était en fin de cycle. Les Américaines avaient connu un premier tour laborieux, commencé par une défaite 3-0 contre la Suède, suivie d’une large victoire contre la Nouvelle-Zélande 6-1, mais conclu par un match nul 0-0 contre l’Australie. Elles avaient été ensuite poussées aux tirs au but par les Néerlandaises en quart de finale (2-2, 4 t.a.b. à 2), avant leur défaite en demi-finale contre les Canadiennes.

La finale du tournoi féminin opposera le Canada à la Suède vendredi.

Militante féministe, en première ligne de la lutte pour les droits LGBTI+ depuis son coming out en 2012, Megan Rapinoe est aussi très engagée politiquement. Elle avait fait campagne activement pour le démocrate Joe Biden contre Donald Trump lors de la dernière présidentielle de 2020, mais était déjà auparavant l’une des bêtes noires du milliardaire.

En cas de sacre au Mondial, ni elle ni ses coéquipières n’iraient à la « p… de Maison Blanche » sous Donald Trump, avait-elle notamment prévenu en 2019. Après un tweet acerbe, le président avait renoncé à convier les championnes du monde à Washington.

Avec l’AFP