Pour la GPA « à titre personnel », Elisabeth Moreno favorable à un débat serein

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Dans une interview donnée à La Croix mardi 3 août, la ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes a réitéré sa position en faveur de la GPA. Elle rappelle cependant qu’il ne s’agit pas de l’avis du gouvernement actuel.

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Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité femmes-hommes et de la diversité - Orania1 / Commons

Dans une interview donnée au journal La Croix mardi 3 août, Elisabeth Moreno, la ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a été interrogée sur sa position sur la gestation pour autrui (GPA).

Invitée au Grand Jury le 7 mars dernier, Elisabeth Moreno s’était déclarée favorable à la GPA, mais « à titre personnel  », car cet avis va à l’encontre de celui du gouvernement actuel.

En effet, en janvier 2020, lors des débats pour la loi bioéthique, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait alors déclaré : « l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules ne peut et ne doit, en aucun cas, conduire à autoriser la GPA au nom du principe de non-discrimination  ».

Questionnée sur ses propos par La Croix, Elisabeth Moreno maintient sa position, tout en répétant qu’il ne s’agit pas de l’avis du gouvernement. «  C’est une opinion personnelle en effet, en aucun cas la ligne du gouvernement. Je suis née en Afrique et, là-bas, si votre sœur est stérile, le fait de porter son enfant est quelque chose de tout à fait envisageable. Je sais que cela peut surprendre ici, mais nous voyons les choses autrement en Afrique : la générosité de la vie l’emporte sur le reste », explique-t-elle. 

Sur la polémique concernant la « marchandisation du corps de la femme », elle répond : « La monétisation du corps humain, c’est impossible pour moi. C’est non négociable. Il faut impérativement préserver les femmes de cette marchandisation. Ce qui explique d’ailleurs que j’étais très réservée, au départ, sur la façon dont la GPA pouvait se pratiquer chez nous en Occident, car je sais que, dans certains pays, ce peut être un vrai business  ». 

« Mais on ne peut pas résumer la GPA à ce commerce. Dans certains pays comme au Canada, le recours aux mères porteuses est extrêmement encadré : il ne concerne que les femmes n’étant pas dans le besoin et n’ayant pas pour objectif de gagner de l’argent. On devrait pouvoir en parler de façon sereine », précise Elisabeth Moreno. 

Une étude menée par l’Ifop pour l’Association des familles homoparentales le 9 juin dernier a dévoilé que pour la première fois, plus d’un·e Français·e sur deux (53 %) se prononce en faveur de l’ouverture de la GPA aux couples de même sexe, ce qui représente une augmentation de 12 points depuis 2014. « Cette tendance s’accompagne d’ailleurs d’une acceptation croissante de l’idée que les couples homosexuel(le)s avec enfants constituent « une famille à part entière » : une opinion partagée par 70 % des personnes interrogées (+ 9 points par rapport à 2014) », ajoute l’association.