Géorgie : des militant·es LGBTI+ dénoncent des menaces avant une marche

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Des militant·es géorgien·nes en faveur des droits LGBT ont dénoncé mardi 29 juin des menaces de groupes homophobes avant une marche annuelle prévue la semaine prochaine dans la capitale.

Vue aérienne de Tbilissi, capitale de la Géorgie - Boris Stroujko / Shutterstock

Des militant·es géorgien·nes en faveur des droits LGBT ont dénoncé mardi 29 juin des menaces de groupes homophobes avant une marche annuelle prévue la semaine prochaine dans la capitale de ce pays du Caucase aux mœurs conservatrices.

« Les minorités sexuelles sont confrontées à du harcèlement et à de la discrimination chaque jour en Géorgie et les menaces se sont intensifiées avant la marche de Tbilissi », a indiqué à l’AFP l’organisateur, Guiorgui Tabagari.

« Il y a des appels publics à la violence, mais la police ne prend pas de mesures préventives », a-t-il ajouté.

L’homosexualité reste stigmatisée en Géorgie où l’Eglise orthodoxe est très influente.

La semaine dernière, l’influent évêque Spiridon a appelé à « se mobiliser contre les sodomites et les gens sans vergogne », afin de « ne pas permettre à ces pervers » d’organiser la marche prévue pour le 5 juillet.

Mi juin, Levan Vassadzé, riche homme d’affaires et dirigeant d’un petit parti pro-russe, a lancé un ultimatum au gouvernement, l’exhortant à annuler la marche afin « d’éviter l’escalade dans la confrontation ».

En 2019, M. Vassadzé avait affirmé avoir créé des groupes d’hommes armés avec des bâtons afin de « chasser les homosexuels dans les rues ».

S’adressant au Parlement lundi, le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a insisté sur le fait que la « liberté de réunion est défendue en Géorgie pour tout le monde, sans tenir compte de l’orientation sexuelle ».

Le chef du parti au pouvoir du Rêve Géorgien, Irakli Kobakhidzé, avait, lui, appelé plus tôt les organisateurs de la marche LGBT à « renoncer à leurs plans ».

Un avis partagé par le maire de Tbilissi, Kakhi Kaladzé, qui a assuré mardi qu’il « n’est pas raisonnable » d’organiser l’événement car « il y a des groupes de chaque côté qui veulent s’en servir avec de mauvaises intentions ».

Les détracteurs du gouvernement géorgien l’accusent de donner un accord tacite aux groupes homophobes et nationalistes, qui soutiennent traditionnellement le parti au pouvoir aux élections et lors de manifestations.

Ancienne république soviétique, la Géorgie a décriminalisé l’homosexualité en 2000 et des lois anti-discrimination ont été adoptées en 2006 et 2014.

Avec l’AFP