Marche des fiertés interdite à Istanbul : la police a interpellé plusieurs manifestant·es

Publié le

Le photographe de l'AFP, interpellé avec d'autres durant la manifestation qui était interdite, a été libéré samedi 26 juin au soir.

Une Pride à Istanbul

Le photographe de l’AFP Bülent Kiliç, qui a été interpellé pendant qu’il couvrait la Marche des fiertés d’Istanbul, interdite par les autorités, a été libéré samedi 26 juin au soir.

Détenu quelques heures durant dans un commissariat d’Istanbul, il a été relâché en début de soirée.

Le journaliste a dit avoir porté plainte pour « arrestation violente » contre les policiers qui l’ont plaqué au sol et ont fait pression avec leurs jambes sur son cou et sur son dos.

M. Kiliç a aussi affirmé que sa caméra avait été endommagée au moment de son interpellation.

La direction de l’AFP a protesté contre « la violente interpellation » de son photographe

La direction de l’AFP a protesté contre « la violente interpellation » de son photographe « alors qu’il ne faisait qu’accomplir son travail de journaliste ».

L’ONG Reporters Sans Frontières en Turquie a aussi condamné cette arrestation.

Selon des militant·es, les forces de l’ordre ont interpellé plusieurs manifestants rassemblés dans une rue de Taksim, un quartier central d’Istanbul qui accueille traditionnellement la marche des fiertés LGBTI+.

Portant des drapeaux arc-en-ciel et scandant des slogans pour souligner « l’existence » des personnes LGBTI+, les manifestant·es ont tenté de contourner la police par les rues situées à l’arrière, mais ont été violemment dispersés.

« Nous ne faisons de mal à personne. Pourquoi (ne nous laissez-vous pas passer) ? À cause de cela ? », hurlait un manifestant à des policiers en montrant sa main tenant celle d’un autre homme, a raconté une journaliste de l’AFP sur place.

Après une spectaculaire marche des fiertés qui a réuni en 2014 plus de 100 000 personnes à Istanbul, les autorités turques l’ont interdite année après année, officiellement pour des raisons de sécurité.

Les associations LGBT dénoncent une « campagne de haine » orchestrée depuis des années à leur encontre par le gouvernement turc, au risque d’encourager les violences contre une communauté particulièrement vulnérable.

Avec l’AFP