Une Marche des fiertés sous haute sécurité à Jérusalem

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Plusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi 3 juin lors de la Marche des fiertés de Jérusalem, sous haute surveillance policière en raison de menaces venant d'extrémistes.

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La Marche des fiertés de Jérusalem a eu lieu jeudi 3 juin - Twitter / @nicolasr2411

La Marche des fiertés de Jérusalem, annulée l’an dernier à cause de la pandémie de coronavirus, a rassemblé entre 5 000 et 8 000 participant·es, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Les manifestant·es, brandissant des drapeaux arc-en-ciel, des pancartes et des ballons, étaient étroitement encadré·es par 3 000 policiers, selon les chiffres de la police.

Ces derniers ont pris place sur les toits de bâtiments le long de la marche. Ils ont aussi interdit aux habitant·es des immeubles bordant la rue qu’elle empruntait de sortir de chez eux, alors qu’un hélicoptère tournait au-dessus du centre-ville de la Ville sainte.

Des groupes d’extrême-droite ont appelé à une contre-manifestation et plusieurs personnes ont été arrêtées avant le début de la marche, soupçonnées d’avoir menacé son bon déroulement.

Jérusalem organise sa célébration annuelle des droits LGBTI+ depuis 2002, qui s’accompagne souvent de protestation de la population ultra-orthodoxe et d’extrémistes, notamment affiliés à l’extrême-droite. Le 30 juillet 2015, Shira Banki, 16 ans, avait été poignardée à mort pendant le défilé par un juif ultra-orthodoxe, qui avait également blessé six autres personnes. Depuis, l’événement est placé sous haute surveillance policière.

La marche de jeudi a débuté par une cérémonie honorant la mémoire de Shira Banki. En matinée, la police a annoncé avoir arrêté deux garçons de 17 ans qui avaient accroché des affiches contre la marche dans le centre-ville de Jérusalem pendant la nuit.

Dans une ambiance festive, la foule de la Marche a déferlé dans les rues de la ville en brandissant des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire « Révolution Queer ». Les quelques contre-manifestants ont vite été absorbés par son flux.

« Communauté très aimante »

Pour Netta Weiss, une participante de 26 ans, à Jérusalem la Marche des fiertés est vraiment proche de son « sens original de protestation ». « Tant que nous aurons besoin d’autant de sécurité et que je serai obligée de cacher mon drapeau en chemin parce que j’ai peur d’être poignardée (…) cela montre à quel point le problème restera grave », a-t-elle confié à l’AFP.

Cette Pride, l’une des premières ayant eu lieu dans le pays cette année, a pu être organisée grâce à une campagne de vaccination déployée rapidement à travers le pays contre le coronavirus.

En 2020, comme dans de nombreux autres pays, les Marches des fiertés avaient été annulées en Israël — notamment celle de Tel-Aviv, l’une des plus célèbres au monde — afin d’éviter la propagation du virus.

Un drapeau arc-en-ciel attaché autour du cou, Guy Gazit, 18 ans, qui se rendait pour la première fois à la Pride, a expliqué qu’il voulait jouer un rôle « plus actif » pour soutenir la communauté LGBTI+. « C’est une communauté très aimante  », a-t-il affirmé à l’AFP alors que l’hymne pro-LGBTI+ de la chanteuse américaine Lady Gaga Born This Way retentissait dans les rues. « Nos idées sont là pour rester ».

Avec l’AFP