Allemagne : les violences LGBTphobes ont augmenté de 36% en 2020

Publié le

Selon un rapport du gouvernement allemand, les violences LGBTphobes ont augmenté de 36% l'année dernière. Puisqu'il ne recense que les attaques signalées à la police, le chiffre réel est sans doute bien plus élevé.

Homophobie - Allemagne
Homophobie - Allemagne/Shutterstock

Le gouvernement d’Allemagne a publié mardi 4 mai un rapport, relayé par Reuters, qui révèle que les violences LGBTphobes ont augmenté de 36 % l’année dernière. Sur les 782 plaintes signalées à la police, 150 d’entre elles sont des actes de violence physique. Cependant, cela ne recense que les agressions des personnes qui ont témoigné à la police, le nombre réel est certainement bien plus élevé.

« Les crimes de haine contre les personnes queer ont augmenté au cours des trois ou quatre dernières années », a déclaré à Reuters Markus Ulrich, porte-parole de l’association LGBTI+ locale LSVD. Selon le rapport, 13 % d’Allemand·es LGBTI+ ont assuré avoir subi une « attaque violente » en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

Le ministre de l’Intérieur de l’Allemagne Horst Seehofer a déclaré dans un communiqué que les chiffres révélés par le rapport étaient « inquiétants parce qu’ils consolident une tendance de ces dernières années  ». Reuters relève que plus de la moitié des personnes ayant perpétré ces actes étaient des partisans d’extrême droite. Outre l’augmentation des crimes LGBTphobes, le rapport constate que les attaques motivées par la xénophobie et l’antisémitisme ont respectivement augmenté de 19,1 % et 15,7 % en 2020.

Cette recrudescence des crimes de haine en Allemagne a eu un impact sur la place du pays dans les classements des droits humains. D’après Deutsche Welle, lors du classement d’ILGA-Europe de la prévalence des crimes de haine et des discours de haine parmi les pays membres de l’Union européenne en 2019, l’Allemagne a chuté de 20 places en une seule année : de la 3e à la 23e place.

Markus Ulrich a cependant assuré que certains procès étaient à déclarer pour la communauté LGBTI+ en Allemagne. « Les personnes queer se sentent plus en sécurité pour aller signaler ces incidents à la police, qui n’auraient peut-être pas été les mêmes dans le passé », affirme-t-il à Reuters. « Au cours des dernières années, la police allemande a amélioré la façon dont elle enregistre ces crimes et elle est plus susceptible de les qualifier spécifiquement de crimes de haine contre les personnes LGBT+ ».