Des personnalités politiques et des associations affichent leur soutien à Fabien Azoulay, incarcéré en Turquie

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Il y a quatre ans, Fabien Azoulay a été condamné à seize ans et huit mois de prison en Turquie pour avoir consommé du GBL. Son avocat, François Zimeray, affirme que son client est « victime de nombreux sévices » en prison.

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Fabien Azoulay - Capture d'écran

« Aujourd’hui c’est de la situation particulièrement alarmante d’un ressortissant français en détention en Turquie dont nous avons souhaité vous parler avec mon collègue Arnaud Ngatcha », déclare Jean-Luc Romero lundi 19 avril au Conseil de Paris.

« Parisien d’origine, Fabien Azoulay a été interpellé en Turquie en 2017. (…) Depuis, c’est un cauchemar éveillé que nous rapportent ses proches et ses avocats  ». « Nous sommes alertés sur sa détention très difficile et surtout sur les nombreuses violences et violations de scories fondamentaux dont serait victime ce citoyen françaisFabien Azoulay, de confession juive et homosexuel assumé, est exposé aujourd’hui à des risques graves, mettant ses jours en danger », poursuit l’adjoint à la maire de Paris, dont le vœu a été adopté à l’unanimité.

Il y a quatre ans, Fabien Azoulay a été condamné à seize ans et huit mois de prison en Turquie pour avoir consommé du GBL, une drogue utilisée dans la communauté gay comme stimulant sexuel dans le cadre du chemsex, alors interdit dans le pays depuis neuf mois seulement, a révélé franceinfo.

Son avocat, François Zimeray, a affirmé au média français que son client est « victime de nombreux sévices » en prison et qu’un « de ses codétenus a même été condamné pour torture à son égard ». « Il a été violé, battu, brûlé. Il est l’objet de vexations du fait de son orientation sexuelle, notamment de la part de détenus radicalisés. Il subit des scènes de conversion forcée à l’islam car il est de confession juive. Il en a perdu le sommeil », ajoute-il.

Ses proches et ses avocats appellent le président de la République à agir en faveur de Fabien Azoulay, et d’obtenir son transfèrement en France.

Mobilisation pour Fabien Azoulay

La mobilisation ne faiblit pas. Lundi 19 avril, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron à Montpellier, Hussein Bourgi, sénateur de l’Hérault, lui a fait remettre une demande d’appui pour le transfèrement de Fabien Azoulay. Cette demande a été co-signée par 101 député·es, sénateur·rices, et député·es européen·nes.

«  Nul ne saurait accepter que des violences corporelles et psychologiques soient commises à raison de l’orientation sexuelle et de la confession juive d’un prisonnier, ni en Turquie, ni nulle part dans le monde ».

Quazar, le centre LGBTI+ d’Angers et du Maine-et-Loire, a appuyé cette initiative. L’association  à adressé trois lettres, au Garde des Sceaux, au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi qu’au président de la République.

« Nous considérons de toute évidence que le système pénitentiaire turc ne semble pas en mesure de garantir la sécurité et l’intégrité de notre compatriote », écrit Stéphane Corbin, le président de l’association. « Votre ministère et la diplomatie françaises doivent se mobiliser davantage qu’elles ne le font depuis deux ans. Il convient d’œuvrer avec plus de volontarisme pour obtenir d’urgence le transfèrement de notre compatriote vers la France afin qu’il puisse purger sa peine dans une prison où les conditions de détention seront nécessairement meilleures qu’en Turquie  ».

«  Nul ne saurait accepter que des violences corporelles et psychologiques soient commises à raison de l’orientation sexuelle et de la confession juive d’un prisonnier, ni en Turquie, ni nulle part dans le monde. L’urgence est grande et nous espérons que vous examinerez cette requête avec bienveillance et diligence », ajoute Quazar.

LGBT+66, l’association LGBTI+ des Pyrénées Orientales, a également rejoint le mouvement. Dans un communiqué également adressé à Emmanuel Macron, Jean-Yves le Drian et Éric Dupond-Moretti, le président Jean-Loup Thévenot les invite à «  tout faire pour que Fabien Azoulay, qui subit en Turquie ces atrocités parce qu’il est juif et gay, puisse purger sa peine en France dans des conditions de sécurité normales alors même qu’il craint actuellement pour sa vie ».