Contre les personnes trans, les Républicains font du Trump sans Trump

Publié le

Pour les Républicains en mal de Trump, s'acharner contre les personnes trans et leur dénier le droit à l'existence ou aux soins parait plus important que tout autre combat politique.

Le logo du Parti républicain

Dans le sport, dans les vestiaires, dans les traitement médicaux. Depuis le départ de Donald Trump de la Maison blanche, les personnes trans et en particulier les ados, sont devenues une cible de choix pour les membres du Parti républicain aux États-Unis.

Pendant quatre ans, Trump avait multiplié les gestes d’hostilité envers la communauté trans, ce qui ne peut guère surprendre de la part d’un homme misogyne, raciste et homophobe.

Dès son arrivée au pouvoir en janvier dernier, le démocrate Joe Biden a fait entendre une autre musique. Il a ainsi nommé, et c’est une première dans un gouvernement états-unien, une femme trans au poste de ministre adjointe à la Santé.

Il convient alors pour les républicains de s’acharner contre les personnes trans et à leur dénier le droit à l’existence ou aux soins.

En milieu de semaine, et malgré le veto du gouverneur de l’État (un républicain), l’Arkansas a passé une loi visant à interdire l’accès aux soins de réassignation de genre pour les mineur·es trans.

Le 31 mars, Bill Lee, le gouverneur du Tennessee, a signé une loi interdisant les jeunes étudiant·es trans à exercer une activité sportive en fonction de leur identité de genre. C’est le troisième état à le faire, après l’Arkansas et le Dakota du Sud. Dans ces états, la législation exige aussi des étudiant·es trans de fournir une « preuve de sexe biologique » pour qu’ils et elles puissent exercer une activité sportive.

Pour de nombreux activistes, cette attaque contre les personnes trans s’explique aussi par la difficulté, depuis l’adoption du mariage pour tou·tes, de faire campagne contre les personnes gays ou lesbiennes. C’est moins acceptable et les Américain·es ont pu constater que la civilisation ne s’est pas effondrée depuis 2015.
Dans un pays où les valeurs conservatrices restent puissantes, et où malgré de très nombreuses avancées sur les droits des minorités, le combat se joue à armes inégales. Les personnes trans, certes plus visibles y compris dans les médias et à Hollywood, n’ont pas la force de frappe des associations de défense des gays et des lesbiennes. Pour garantir les droits des personnes trans, il faudrait que le gouvernement fédéral adopte des lois plus protectrices. Biden a quatre ans pour montrer qu’il en a la volonté.