Birmanie : la communauté LGBT+ dans la rue avec les manifestant.e.s contre la junte

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Les associations LGBT+ étaient sur le devant de la scène vendredi 19 février en Birmanie, défilant en bonne place dans un des cortèges du jour à Rangoun, la capitale économique du pays.

drapeau Birmanie Myanmar lgbt
Le rainbow flag et le drapeau de la Birmanie - Yuriy Boyko / Shutterstock

En costume traditionnel, en robe de mariée à frous frous ou tenant à la main des parasols de papier multicolores, les membres de la communauté LGBT+ de la Birmanie se sont joints au mouvement pro-démocratie qui traverse toute la société birmane depuis le coup d’État.

Manifestations quotidiennes

Le pays connaît des manifestations quotidiennes ces deux dernières semaines, avec des centaines de milliers de manifestant.e.s anti-junte appelant à la libération de la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, renversée par les militaires le 1er février.

« Nous nous réunissons avec tout le monde dans notre pays parce que nous sommes contre cette situation », a déclaré Shin Thant, portant un parasol couleur lavande pour se protéger du soleil. Célèbre militante trans, elle était accompagnée de manifestant.e.s LGBT+ portant un haut traditionnel très échancré et le longyi – une jupe mi-longue avec des textiles de couleurs variées –, d’autres plus modernes, vêtu.e.s comme en boîte de nuit, le tout donnant un air de marche des fiertés.

Derrière eux, se trouvaient des centaines de manifestant.e.es portant des pancartes aux couleurs de l’arc-en-ciel imprimé du salut à trois doigts, un symbole de résistance emprunté au film Hunger Games.

« Nous, la communauté LGBTQ, n’avons pas d’enfants, donc une génération s’éteindra avec nous », a déclaré Shin Thant. « Mais je voulais dire à ceux qui en ont ou en auront que c’est un devoir de participer à cette révolution ».

En Birmanie, les personnes LGBT+ sont toujours confrontées à une discrimination généralisée. Dans ce pays conservateur, principalement bouddhiste, les relations entre personnes de même sexe sont un crime dans le code pénal, et les personnes trans sont souvent harcelées par les autorités.

Ancienne miss Birmanie Trans Grand International en 2018, Shin Thant dit avoir été victime de harcèlement elle-même. Pour autant, elle a exhorté les manifestant.e.s à essayer de s’en tenir à des formes pacifiques de désobéissance civile. «  Nous n’avons pas besoin de violence, notre objectif est un objectif de long terme », a-t-elle déclaré. « S’il vous plaît, protestez pacifiquement contre toutes les formes d’injustice ».

Avec l’AFP