Russie : une association LGBT+ craint pour la vie de deux Tchétchènes arrêtés

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Les deux hommes ont été appréhendés par les services de sécurité (FSB) jeudi à Nijni Novgorod, dans l'ouest de la Russie, selon l'association russe LGBT+ Set.

Une pancarte pour la Tchétchénie lors de la Pride de Londres 2017 - Sandor Szmutko / Shutterstock
Une pancarte pour la Tchétchénie lors de la Pride de Londres 2017 - Sandor Szmutko / Shutterstock

Une association russe LGBT+ a évoqué samedi 6 février un « danger de mort » après l’arrestation cette semaine de deux hommes et leur transport dans des conditions troubles vers la Tchétchénie, réputée pour sa persécution des personnes LGBT+.

Les deux hommes ont été appréhendés par les services de sécurité (FSB) jeudi à Nijni Novgorod, dans l’ouest de la Russie, a indiqué l’ONG LGBT Set.

Après deux jours sans connaître leur localisation exacte, l’association a confirmé samedi après-midi à l’AFP que les deux hommes se trouvaient désormais dans un commissariat de la ville de Goudermes, en Tchétchénie, à 1700 kilomètres plus au sud.

« Ils sont fatigués et effrayés. Pendant tout ce temps, on a fait pression sur eux pour qu’ils refusent de faire appel à un avocat », a indiqué l’ONG.

« Notre avocat sur place attend l’interrogatoire et essaye de comprendre les raisons de ces arrestations », a poursuivi cette source.

Un porte-parole de l’ONG, Tim Bestsvet, a affirmé à l’AFP que les deux hommes, dont l’un est mineur, sont « en danger de mort ».

Il a précisé qu’ils avaient été évacués hors de Tchétchénie avec l’aide de son ONG en juillet 2020.

En avril de la même année, les deux hommes avaient été arrêtés par la police tchétchène et accusés d’être les modérateurs d’une chaîne d’opposition sur la messagerie Telegram.

« Ils ont été interpellés initialement pour leur orientation sexuelle », a soutenu M. Bestsvet, qui a précisé qu’ils avaient été contraints par les autorités tchétchènes d’enregistrer des excuses filmées où ils disaient « ne pas être des hommes ».

« Il y a eu des précédents quand des proches ramenaient en Tchétchénie des personnes que nous avions évacuées puis ces personnes mourraient ou étaient sans doute assassinées », a poursuivi M. Bestsvet.

Sollicités par l’AFP, le FSB, le ministère de l’Intérieur tchétchène et le Comité d’enquête russe n’ont pas répondu pour l’heure.

La Tchétchénie, une république russe du Caucase dirigée par l’autoritaire Ramzan Kadyrov, est régulièrement accusée de graves violations des droits envers les opposants politiques, les femmes et les personnes LGBT+.

Le journal russe Novaïa Gazeta, suivi par plusieurs ONG, avait révélé en 2017 que des hommes homosexuels y étaient arrêtés et parfois torturés et assassinés par la police.

Avec l’AFP