Rencontre avec Kevin Bentley qui chronique son San Francisco des années 70 à 90 dans « Mes Animaux sauvages »

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Le livre couvre la période allant de 1977 à 1996 en se concentrant sur toutes ses relations aux frontières floues : amicales, professionnelles, amoureuses et sexuelles.

Kevin Bentley, auteur de « Mes Animaux sauvages », aux éditions Philippe Rey - DR
Article Prémium

Les Éditions Philippe Rey publient ce mois-ci, sous le titre Mes Animaux sauvages, le journal intime que Kevin Bentley a tenu dès l'âge de 21 ans sur la terre promise californienne. « Peut-être que tu seras heureux là où il y en a d’autres comme toi », lui dit naïvement sa mère en larmes lors de son départ de son Texas natal.

Le livre couvre la période allant de 1977 à 1996 en se concentrant sur toutes ses relations aux frontières floues : amicales, professionnelles, amoureuses et sexuelles. L’occasion incroyable de vivre par procuration la vie d’un jeune gay libéré sur cette vingtaine d’années riches en conquêtes et en drames pour la communauté LGBT+ étasunienne. Pour Komitid, le désormais sexagénaire a accepté de revenir sur l’histoire de ce récit comme sur les moments plus douloureux sur lesquels le livre reste pudique. 

Komitid : Pourquoi et comment avez-vous pris la décision de publier ce journal intime ? 

Kevin Bentley : Après plusieurs années à travailler dans des librairies, j’ai fait ma carrière dans le monde de l’édition. Depuis le début des années 90, il y a une certaine tendance à laisser des gays s’exprimer sur leurs vies et expériences. C’est comme ça que j’ai commencé à publier quelques extraits de ces mémoires, de mon journal quotidien que je tiens depuis mes années lycée. J’ai travaillé sur un projet qui rassemblait uniquement de véritables journaux intimes et sexuels très privés d’hommes gays. Cela s’appelait Afterwards : real sex from gay men diaries, c’était dans un premier temps publié par une petite boîte de presse dans laquelle je bossais et, un jour, j’ai vu une femme devenir écarlate en lisant quelques extraits. Un jeune écossais lançait ses propres impressions et m’a demandé si j’avais plus de textes, si j’avais gardé mes cahiers pour pouvoir en faire un livre à part. Je pense que je n’aurais jamais essayé de les publier tout seul, je les connaissais trop et je n’étais pas sûr de leur intérêt. J’ai eu le plaisir de les relire et d’en extraire les meilleurs moments, les choses les plus intéressantes. Mais la demande était vraiment de se concentrer sur la nature érotique de ces mémoires ! Il fallait bien attirer les lecteurs sachant que je n’étais pas une personnalité connue pouvant se permettre de raconter sa vie. Mais le fait que mon histoire se déroule à San Francisco ajoute un aspect historique. 

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