Le Mans : quatre jeunes condamnés à des amendes après une manifestation d'extrême droite

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Quatre jeunes hommes ont été condamnés à des peines d'amendes tandis qu'un cinquième a été relaxé par le tribunal correctionnel du Mans lundi 30 novembre, après des incidents, notamment la dégradation d'un bar gay, survenus en décembre 2019 à l'issue d'une manifestation d'extrême droite.

Le Mans
Cinq personnes ont été interpellées pour avoir saccagé des cafés et bars au Mans - kipgodi / Shutterstock

Le tribunal correctionnel du Mans a annoncé la condamnation de deux d’entre eux à 300 euros d’amende et deux autres à 600 euros d’amende ainsi qu’à l’interdiction de porter une arme, pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ». Un homme de 25 ans a été relaxé.

Âgés de 19 à 25 ans et domiciliés à Angers, Rennes, Le Mans ou en région parisienne, les prévenus avaient été interpellés après des dégradations commises en 2019 contre des cafés réputés « de gauche » du centre-ville du Mans, dont un bar gay, après un rassemblement royaliste visant à commémorer le « massacre » des Vendéens lors de la Bataille du Mans en décembre 1793, à l’appel du « Souvenir vendéen ».

« Tous les ans, le Souvenir vendéen commémore le prétendu massacre par les Républicains des Vendéens au Mans en 1793 », avait déclaré à l’AFP Christophe Counil, adjoint au maire à la sécurité, le samedi 15 décembre dernier .

« Hier soir, des membres du milieu traditionaliste de l’Action française ont rejoint la manifestation, ça a assez vite dégénéré, une cinquantaine de personnes dont des gens cagoulés, armés de matraques et de battes de baseball ont pris pour cible des cafés qui ne correspondent pas à leur vision du monde, tels un bar gay-friendly et un bar alternatif. Il y a eu des affrontements avec la police, les gens ont eu très peur », ajoutant que la municipalité avait fourni à la police des images de vidéosurveillance.

Un groupuscule d’extrême droite « Ouest Casual » avait revendiqué sur sa page Facebook les affrontements avec des militant.e.s antifascistes, qui s’étaient rassemblé.e.s pour une contre-manifestation.

Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis contre les prévenus, leurs avocats, eux, avaient plaidé la relaxe.

Militants ou sympathisants de l’Action française, ces jeunes hommes ont assuré à l’audience ne pas avoir directement participé aux violences, malgré leur équipement : coup de poing américain, casque pour se protéger, protège-dents, etc.

Avec l’AFP