Le coronavirus a eu raison d'un club LGBT+ de Séoul

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Nichée au milieu des néons d'un des quartiers de Séoul connu pour sa vie nocturne, l'une des plus anciennes boîtes de nuit de la capitale sud-coréenne, le Club MWG, a fermé ses portes le week-end dernier, victime de la pandémie de coronavirus.

Séoul
Séoul, capitale de la Corée du Sud - peacefoo / Shutterstock

Fondé en 1994, le Club MWG a connu son heure de gloire dans les années 90 quand les boîtes de nuit underground étaient encore rares à Séoul. Situé dans le quartier nocturne de Hongdae, cet espace intime pouvant accueillir 200 personnes devait sa notoriété aux groupes « indé » et aux célèbres DJ qui s’y sont produits ainsi qu’à ses soirées LGBT+.

Mais au cours de la dernière décennie, le club a dû faire face à une concurrence accrue. La pandémie de Covid-19, qui a contraint à plusieurs reprises depuis mai toutes les boîtes de nuit de Séoul à fermer leurs portes, a porté un coup fatal au Club MWG.

«  J’ai l’impression que l’on arrache mes membres  », a affirmé à l’AFP la propriétaire Kim Eun-hui après la fermeture de son établissement. Pour garder son club ouvert, elle s’est toujours battue, n’hésitant pas à travailler comme ouvrière dans le bâtiment, professeure particulière ou même comme femme de ménage à temps partiel.

Mais depuis l’entrée en vigueur des mesures de restriction prises pour endiguer l’épidémie, elle n’a pas réussi à gagner suffisamment d’argent pour payer le loyer de l’établissement. « Je ne voulais pas abandonner… mais il a fini par succomber au coronavirus », regrette-t-elle.

Les critiques culturels affirment que ce club a contribué à faire de Hongdae une scène musicale unique dans les années 1990.

Il était alors connu pour ses concerts underground — de musique « indé » en passant par le heavy metal — et pour être fréquenté par une jeunesse particulièrement exubérante. « Nous avons perdu un symbole qui représentait Hongdae », souligne le critique Kim Seong-su.

Les habitués de cette boîte de nuit ont été accablés par cette nouvelle.

« J’étais tellement triste, je me sentais tellement mal qu’à un moment je ne pouvais plus rien dire », témoigne Kim Jong-chun, 40 ans, qui y venait régulièrement depuis près de vingt ans.

« J’aimais l’ambiance qui y était très différente des autres lieux », souligne cet ancien habitué. «  J’ai été dans d’autres endroits mais aucun autre ne pourra jamais remplacer le Club MWG ».

Avec l’AFP