États-Unis : le démocrate Andrew Gillum fait son coming out bi après un scandale

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Andrew Gillum, le premier candidat noir au poste de gouverneur de Floride, a fait son coming out bi durant une interview lundi 14 septembre. Le démocrate s'exprime également pour la première fois sur une affaire survenue en mars dernier.

Andrew Gillum
Le démocrate Andrew Gillum - Capture d'écran / Twitter

Dans l’émission de Tampon Hall lundi 14 septembre, le démocrate Andrew Gillum a fait son coming out bi. Il s’agit de sa première interview après avoir traversé, en mars dernier, un scandale public impliquant des drogues et des accusations d’infidélité.

« Je ne m’identifie pas comme gay, mais je m’identifie comme bisexuel. Et c’est quelque chose que je n’avais jamais partagé publiquement auparavant », déclare Andrew Gillum.

Dans l’interview, le démocrate a évoqué le scandale dans lequel il a été impliqué. En mars, il a été retrouvé nu et ivre par la police dans une chambre d’un hôtel de Miami Beach. Il était accompagné de deux hommes, l’un d’eux un travailleur du sexe. Andrew Gillum a affirmé que bien qu’il « comprenne très bien ce que les gens peuvent présumer à ce sujet », il n’avait eu de relation sexuelle avec aucun des deux hommes. Il est allé en cure de désintoxication pour abus d’alcool après l’affaire.

« Un coming out bi+ est différent pour chaque personne  »

L’épouse du candidat, R. Jai Gillum, s’est jointe à l’interview et a confirmé qu’elle avait toujours été au courant de l’orientation sexuelle de son mari. Elle explique qu’elle estime depuis longtemps que sa sexualité ne devrait pas faire partie de la conversation publique, en partie à cause des stéréotypes et idées reçues sur la bisexualité.

« Beaucoup de gens ne comprennent tout simplement pas la bisexualité », assure-t-elle. « La bisexualité est juste quelque chose de différent. Je crois juste que l’amour et la sexualité existent sur un spectre ».

« La bisexualité en elle-même ne conduit pas à l’infidélité », confie Andrew Gillum à Tamron Hall. «  Il y a des hommes mariés avec des femmes qui, simplement parce qu’ils sont mariés à une femme, ne signifie pas qu’ils ne sont pas attirés par d’autres femmes, et à tout moment peuvent déraper, faire une erreur, faire quelque chose, et c’est comme ça. C’est la même chose dans les relations bisexuelles ».

« Vous pouvez être attiré par les deux, (…) mais vous pouvez toujours choisir d’être physiquement avec une seule personne », ajoute-t-il.

Plusieurs personnalités ont félicité Andrew Gillum pour son coming out. « Comme R. Jai l’a magnifiquement expliqué dans l’interview avec Tamron Hall, personne ne devrait avoir la pression d’expliquer ou de défendre sa relation », écrit David Johns, le directeur exécutif de la National Black Justice Coalition, dans un communiqué.

« Alors que les États-Unis poursuivent leur prise de conscience raciale attendue depuis longtemps, il est impératif que nous nous attaquions également à l’homophobie profonde, à la biphobie, à la “ bi-erasure ” et à la transphobie qui imprègnent notre vie quotidienne, forçant de nombreuses personnes à cacher des parties essentielles d’elles-mêmes — ce qui leur coûte, à elles et à notre conscience culturelle en général », poursuit-il. « Je suis fier de mon frère Andrew pour avoir ouvert de nouvelles pistes en invitant le monde entier à comprendre qu’il est bisexuel. Il crée un espace pour nous permettre de parler d’un segment de notre communauté qui subit l’effacement, la stigmatisation et la discrimination à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté LGBTQIA+. J’espère que la conversation ne se terminera pas avec l’interview d’aujourd’hui, mais qu’elle se poursuivra sans stigmatisation et avec beaucoup de grâce ».

« Un coming out bi+ est différent pour chaque personne. Peu importe les circonstances, tout le monde mérite le respect. Andrew Gillum, en partageant son histoire, aidera sans aucun doute ceux qui ont du mal à faire leur coming out selon leurs propres conditions », tweete Alphonso David, le président de Human Rights Campaign.