VIH: premier cas de transmission d'une souche multirésistante découvert en France

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Cet « évènement est surveillé, mais sans inquiétude particulière » par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales.

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Un médecin tenant à la main un test positif pour le VIH - forma82 / Shutterstock

Un premier cas de transmission d’une souche du VIH résistante à tous les antirétroviraux classiques a été découvert par le CHU de Toulouse, un « évènement surveillé, mais sans inquiétude particulière » par l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales.

« Il s’agit d’un évènement unique, que nous allons surveiller avec beaucoup d’attention, mais il n’y a pas de raisons de penser que cela va se diffuser », a commenté pour l’AFP le professeur Francois Dabis, directeur de l’Agence (ANRS).

Signalement à Santé publique France

La découverte, à l’automne dernier, a fait l’objet d’une parution dans la revue médicale britannique The Lancet, et d’un signalement à Santé publique France.

Ont ainsi été mis en alerte les laboratoires français, ainsi que ceux de Catalogne au vu des nombreux contacts entre l’Occitanie, où vivent les deux patients repérés, et cette région espagnole, indique à l’AFP Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU, à l’origine de l’article.

Un premier cas de transmission de virus multirésistant avait été découvert à New York en 2004, mais c’est la première fois qu’une souche transmise présente un tel niveau de multirésistance, « aux quatre grandes familles d’antirétroviraux », souligne-t-il.

Les deux patients identifiés, le patient « source », âgé de 54 ans et diagnostiqué positif en 1995, et un jeune homme de 23 ans, primo-infecté, ne se connaissaient pas.

Selon le professeur Delobel, « il y a donc au moins un maillon intermédiaire » que la surveillance mise en place n’a jusque là pas permis d’identifier.

« Il n’y a pas de raison de penser que c’est le début d’une nouvelle transmission »

Mais « il n’y a pas de raison de penser que c’est le début d’une nouvelle transmission », rassure le professeur Dabis, soulignant « le dispositif de surveillance très organisé » dont dispose la France.

Les deux patients, qui ne peuvent pas utilisé la Prep, la prophylaxie de prévention fournie aux personnes séronégatives, se sont pour leur part engagés à utiliser un préservatif, selon M. Delobel.

En matière de traitement, le « patient source » est entré dans un essai clinique sur des médicaments en développement, tandis que le plus jeune « qui se défend bien contre le virus » a été placé sous surveillance, ajoute le professeur.

Avec l’AFP