« Il faut en être » (2/5) : les incontournables messieurs-dames du Paris des années 30

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Pour ce deuxième épisode, partons à la rencontre de Barbette, O'Dett, Charpini, des « monsieurs-dames » apprécié.e.s du tout Paris. Et s'iels avaient été des pionnier.ère.s de la non-binarité ?

monsieur dames cinemondial
Charpini dans le numéro du 29 mai 1942 de Ciné-mondial - CINEMONDIAL
Article Prémium

Musicographe et auteur pour le théâtre musical, spécialiste du répertoire d’opérette et de la comédie musicale durant l’entre deux-guerres, Christophe Mirambeau nous propose cet été, en quatre articles, une plongée dans cette période si riche artistiquement pour la visibilité des personnes LGBT+.

Épisode 2 : Incontournables monsieurs-dames

Nous nous sommes quittés au bal du Magic-Circus, LE moment des travestis.

Le premier travesti de cette sorte à connaître les feux de la rampe et à déclencher l’engouement du public est sans conteste Barbette – né Vander Clyde en 1904 –, trapéziste originaire du Texas qui vient enflammer Paris au début des années 20.

Barbette raconte lui-même ses débuts à Excelsior en 1933 : « Une famille avait consenti à le prendre pour élève. La femme qui travaillait était devenue une sorte d'hommasse dépourvue de féminité : l'embonpoint de la quarantaine affermi par des muscles de lutteur. Il fut décidé que Barbette apporterait l’agrément de la beauté au public. Afféteries ! sourires de danseuses ! Le jeune homme se transforma en jeune fille... Le mystère continua ».

Envoyé à Londres puis Paris par son agent en 1923,  Barbette paraît à l’Empire, à l’Alhambra et triomphe au Casino de Paris dans la revue Ya Qu’à Paris. Le “Numéro Barbette” déchaîne l’enthousiasme  du public et remporte l’adhésion des intellectuels parisiens. La mystification sexuelle est parfaite. Plus femme que femme, Barbette trouble profondément. La créature se présente au public perruquée, vêtue de robes extravagantes et sophistiquées. La salle est convaincue de la féminité de l’artiste, qui exécute bientôt son grand numéro de trapèze et l’achève en arrachant sa perruque, révélant le genre auquel il appartient dans toute sa masculinité. Le public en reste pantelant.

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