Pologne : 70 écrivain.e.s et cinéastes célèbres accusent le gouvernement de tolérer l'homophobie

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Un collectif de 70 écrivain.e.s, acteur.e.s et cinéastes européen.ne.s et américain.e.s a signé une lettre ouverte pour accuser le parti conservateur au pouvoir en Pologne de cautionner l'homophobie.

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Isabelle Huppert, Pedro Almodóvar et Margaret Atwood - DFree / Shutterstock - Georges Biard / Commons

Le réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, la romancière canadienne Margaret Atwood ou encore la romancière polonaise Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature, ont accusé le parti conservateur Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne de cautionner l’homophobie, dans une lettre ouverte signée par 70 écrivain.e.s, acteur.trice.s et cinéastes européen.ne.s et américain.e.s, rendue publique lundi 17 août.

Les signataires expriment leur solidarité avec « les militants et leurs alliés qui sont détenus, brutalisés et intimidés », dans cette lettre ouverte adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

« Les agressions homophobes se multiplient en Pologne car elles sont tolérées par le parti au pouvoir qui a fait des minorités sexuelles son bouc émissaire », déclare la lettre.

« Les agressions homophobes se multiplient en Pologne car elles sont tolérées par le parti au pouvoir qui a fait des minorités sexuelles son bouc émissaire »

La Pologne critiquée pour son homophobie

La lettre ouverte, qui a été publiée notamment par le journal polonais Gazeta Wyborcza et le quotidien français Le Monde, a été signée par de nombreuses personnalités européen.ne.s et américain.e.s. Parmi elles, les écrivains américain Paul Auster, sud-africain J.M. Coetzee, français Édouard Louis et l’auteure franco-marocaine Leila Slimani. Les acteurs Ed Harris et James Norton, ainsi que l’actrice Isabelle Huppert sont également signataires.

Le texte évoque la manifestation de protestation du 7 août à Varsovie contre l’arrestation d’une militante LGBT+ connue sous le nom de Margot. Des dizaines de participants à cette mobilisation avaient été arrêtés lors d’affrontements avec la police.

Selon les signataires, Margot est une « prisonnière politique » car elle est accusée d’avoir endommagé une camionnette affichant des slogans homophobes et faisant partie « d’une campagne de haine généreusement financée ».

Les signataires appellent le gouvernement polonais à cesser de « prendre pour cibles les minorités sexuelles, de soutenir les organisations qui répandent l’homophobie et à demander des comptes à ceux qui sont responsables des arrestations violentes et illégales du 7 août 2020 ». Les droits LGBT+ sont devenus un sujet polémique en Pologne sous le gouvernement conservateur qui mène campagne contre ce qu’il qualifie d’« idéologie LGBT ».

Depuis l’arrivée au pouvoir du PiS, plusieurs régions en Pologne se sont proclamées « zones sans idéologie LGBT », en réaction contre la politique de défense des droits LGBT+ du maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, membre du parti d’opposition Plateforme civique.

Avec l’AFP