« The Deviant’s War » : l'incroyable vie de lutte de Frank Kameny, pionnier des droits LGBT+

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Dans une biographie magistrale, Eric Cervini retrace le parcours de Frank Kameny, astronome licencié par le gouvernement américain, qui, en décidant de se battre pour ses droits dès les années 50, a permis à beaucoup d’autres de le faire. 

Au premier plan, Barbara Gittings, aux avants-postes de la lutte pour les droits LGBT+ avec Frank Kameny - Kay Tobin Lahusen / DR
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Il ne fait pas bon être homosexuel.le dans l’Amérique de l’après-guerre. Les gays (qui ne se désignent pas encore avec ce terme) sont pourchassés par les forces de l’ordre, qui n’hésitent pas à piéger les hommes en se faisant passer pour de potentiels partenaires sexuels ou en se cachant dans le plafond des toilettes publiques. La police débarque aussi très régulièrement dans les lieux de convivialité et arrêtent les client.e.s qui ne portent pas « au moins trois vêtements conformes à leur genre », comme le stipule la loi.

Cette persécution est en grande partie l’œuvre d’un homme : J. Edgar Hoover, directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI) de 1924 à sa mort, en 1972. Homosexuel honteux, celui-ci tient des fichiers sur tout le monde. Dès que le Bureau a connaissance de l’homosexualité d’un tel ou un tel – via la police locale ou des indics –, l’employeur est prévenu et l’employé.e licencié.e sur le champ. Pas de pitié pour les « déviants ».

Dans ce climat ultra hostile, les gays et les lesbiennes commencent à s’organiser timidement. En 1950, Harry Hay fonde avec quelques amis la première organisation homosexuelle, la Mattachine Society. En 1955, Del Martin et Phyllis Lyon, créent la première association spécifiquement lesbienne de l’histoire américaine : les Daughters of Bilitis.

Quelques années plus tard, un jeune diplômé de Harvard, Franklin Kameny (dit « Frank »), né en 1925 à New York, va contribuer à accélérer les choses.

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