Pologne : Ursula von der Leyen en soutien aux droits des personnes LGBT+

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« Chacun est libre d'être qui il est » et « d'aimer qui il veut » : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a insisté jeudi 30 juillet sur l'égalité des droits dans l'UE, après le refus de subventions européennes à des villes polonaises anti-LGBTI.

Ursula von der Leyen pologne
Ursula von der Leyen en juillet 2019 - Alexandros Michailidis / Shutterstock

« Chacun est libre d’être qui il est » et « d’aimer qui il veut » : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a insisté jeudi 30 juillet sur l’égalité des droits dans l’UE, après le refus de subventions européennes à des villes polonaises anti-LGBT+.

Interrogée lors d’un point de presse sur les critiques provoquées en Pologne par cette décision de l’Union européenne, la porte-parole de l’exécutif européen Dana Spinant a partagé une courte déclaration d’Ursula von der Leyen — qu’elle a ensuite twitté.

« Nos traités assurent que chaque personne en Europe est libre d’être qui elle est, de vivre où elle le souhaite, d’aimer qui elle veut et de viser aussi haut qu’elle veut. Je continuerai de pousser pour une Union de l’égalité  », a affirmé Urusla von der Leyen, accompagnant son tweet du hashtag #LGBTI.

Six villes en Pologne n’ont pas été retenues pour des subventions dans le cadre d’un programme de jumelage pour avoir adopté des résolutions sur des « zones libres de toute idéologie LGBTI » ou « droits de la famille », selon l’explication donnée par la commissaire européenne à l’Egalité Helena Dalli au moment de la publication des projets sélectionnés mardi.

Elle postulaient pour des subventions de 25 000 euros maximum pour un projet qui vise à stimuler la participation civique et le débat sur les politiques de l’Union. Le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro a estimé qu’il s’agissait d’« une démarche sans fondement et illégale ».

« J’ai demandé au Premier ministre (Mateusz Morawiecki) d’entreprendre des démarches claires auprès de la Commission européenne pour qu’elle n’entreprenne plus de tels actes illégaux », a-t-il déclaré mercredi, cité par l’agence PAP.

La Commission a souligné jeudi que toute autorité publique qui reçoit ou gère des fonds européens, « y compris via la politique de cohésion  », doit respecter les droits fondamentaux.

« La Commission fera, quand c’est approprié, usage des moyens à sa disposition pour assurer que ces fonds soient utilisés conformément aux règles, et cela s’applique à la politique de cohésion  », a souligné Stefan de Keersmaecker, un porte-parole de l’institution.

La Pologne est l’un des principaux bénéficiaires de cette politique de l’UE, qui vise à soutenir les régions les moins développées du bloc.

Les municipalités qui ont adopté de telles résolutions anti-LGBT+ sont dans le viseur de la Commission depuis plusieurs semaines

Les municipalités qui ont adopté de telles résolutions anti-LGBT+ sont dans le viseur de la Commission depuis plusieurs semaines. Fin mai, elle a écrit aux autorités locales concernées, afin notamment de demander confirmation « de mesures prises pour promouvoir l’égalité et la non discrimination, fondée l’orientation sexuelle, dans les projets soutenus par l’UE ».

L’exécutif européen se donne maintenant le temps de « décider des prochaines étapes ». La Commission travaille par ailleurs sur une « stratégie LGBTI et égalité » à paraître d’ici la fin de l’année.

La Pologne s’inquiète également de la volonté de l’UE de lier l’octroi des financements européens au respect des principes démocratiques dans le prochain budget pluriannuel, un mécanisme décidé lors du dernier sommet à 27, mais qui reste flou.

Par ailleurs, le Premier ministre conservateur polonais Mateusz Morawiecki a annoncé jeudi avoir demandé à la plus haute juridiction du pays de statuer sur la constitutionnalité d’un traité international contre les violences conjugales.

Zbigniew Ziobro avait annoncé lundi après-midi avoir tenu sa promesse de saisir « formellement  » le ministère du Travail et de la Famille d’une demande d’«  initier les procédures formelles de dénonciation » de ce traité dit « traité d’Istanbul » ratifié par Varsovie en 2015.

L’intention de la Pologne de dénoncer le Traité d’Istanbul a suscité des protestations dans les rues du pays et une profonde inquiétude dans l’UE.

Avec l’AFP

 

 

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