3 questions à Annie Velter, de Santé publique France, sur l'enquête sexualité spécial (dé)confinement

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« Comprendre les effets du confinement et du déconfinement sur les comportements et pratiques préventives est majeur pour adapter au mieux les mesures préventives en termes de dépistage et de soin. »

Enquête rapport au sexe 2020

Durant de longues semaines, la crise du Covid-19, et son corollaire le confinement ont bouleversé nos vies.

Comme l’ont montré plusieurs enquêtes de Komitid, il a fallu mettre en place des actions de solidarité car les personnes les plus précaires ont été aussi les plus exposées.

Au sortir du confinement, Santé publique France, l’organisme en charge de la veille sanitaire et épidémiologique, souhaite mieux comprendre les effets de l’épidémie, du confinement et du déconfinement sur les hommes gays, bis et ceux qui ont des relations sexuelles avec les hommes (HSH). Un questionnaire, conçu par Annie Velter, qui pilote de nombreuses enquêtes de SPF sur la sexualité entre hommes, vise à mieux connaître le vécu des HSH, pour améliorer les politiques de santé publique. Elle répond aux questions de Komitid.

Komitid : Pourquoi réalisez-vous cette enquête flash sur la sexualité des HSH durant et après le confinement ?

Annie Velter : Nous avons décidé de mettre en place cette enquête le plus rapidement possible pour tenter de comprendre comment les HSH avaient surmonté cette crise inédite aux retombées majeures sur nos vies. Tout d’abord en tant que population vulnérable vis-à-vis du VIH et des autres IST, il est important d’obtenir des informations sur la manière dont les HSH se sont adaptés à la réduction des offres de prévention, de dépistage et de soin. Par ailleurs, de nombreuses annonces ont circulé sur de possibles prises de risques sexuelles durent le confinement. Comprendre les effets du confinement et du déconfinement sur les comportements et pratiques préventives est majeur pour adapter au mieux les mesures préventives en termes de dépistage et de soin. 

Le confinement a pu être source de mal-être pour les HSH comme pour les autres (inquiétude, anxiété, etc.). Quels sont les phénomènes que vous souhaitez analyser ?

Effectivement, nous allons d’une part étudier dans quelles conditions matérielles, financières et professionnelles s’est déroulé le confinement et d’autre part aborder les aspects d’ordre psychologique : la solitude, l’anxiété, la violence ou encore la stigmatisation.  

En quoi cette étude peut-elel contribuer à mieux orienter les messages et actions de prévention dans les prochains mois ?

Les résultats de cette étude devraient permettre d’apporter un éclairage sur les prochaines données de diagnostics VIH et des autres IST ; mais aussi de tirer des leçons de cette première vague épidémique du Covid-19. Ils permettront de mettre en lumière la capacité des HSH à s’adapter à une situation de crise par la mise en œuvre de mesures de réduction des risques sexuels ad hoc mais aussi en se saisissant d’initiatives comme les consultations en téléconférence ou encore les offres dépistages à domicile. 

Le questionnaire est anonyme et dure moins d’une quinzaine de minutes. Il doit être complété en ligne et en une seule fois : https://www.enquete-prevention.fr/