Minneapolis : le conseiller municipal trans Philippe Cunningham réagit au meurtre de George Floyd

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« Je suis en colère en tant qu'homme noir en Amérique, et je suis en colère en tant que membre du conseil municipal. »

Philippe Cunningham, au conseil municipal de Minneapolis - Wikicommons

En 2017, Phillipe Cunningham est devenu l’un des premiers hommes ouvertement trans à être élu à une charge publique aux États-Unis, en tant que conseiller municipal à Minneapolis. Depuis une semaine, cette ville américaine du Minnesota, aux États-Unis, est surtout tristement célèbre puisque le 25 mai, George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, a été tué par un policier blanc Derek Chauvin, qui s’est agenouillé sur le cou de Floyd pendant près de neuf minutes. Philippe Cunningham a évoqué ce nouveau meurtre raciste au coeur de l’Amérique et comment la communauté LGBT+ a réagi, au site LGBT+ de Chicago Windy City Times.

« Je suis en colère en tant qu’homme noir en Amérique, et je suis en colère en tant que membre du conseil municipal. »

« Je suis donc noir et trans-masculin, et je navigue dans le monde en étant vu comme un homme noir et je suis traité comme tel. Quand j’ai vu la vidéo, une tonne de traumatismes est survenue et j’étais tellement en colère. Je suis en colère en tant qu’homme noir en Amérique, et je suis en colère en tant que membre du conseil municipal ; j’ai consacré des heures et des heures et des heures de travail à essayer d’apporter le plus petit changement au sein de l’institution policière de cette ville. Quand j’ai vu cela – sachant que les efforts ont été assez vains – le fait de voir la vidéo m’a absolument enragé. Mais cela a également confirmé que nous avons besoin d’une autre forme de sécurité publique en dehors des services de police. »

Face aux manifestations, selon lui, la communauté LGBT+ se sent concernée. Mais aussi parfois pour ses commerces.  « Les propriétaires d’entreprises trans et queer sont préoccupés par leurs établissements, mais ils sont également préoccupés par la justice et la sécurité des autres. Nous avons une très grande communauté queer et trans ici, donc ils pensent “ C’est notre peuple qui est dehors. ” »

Selon lui, le système policier en place n’a pas encore changé. « À ceux qui ont perdu espoir, je dirais : “ Je ne vous en veux pas ”. Lorsque nous parcourons le pays et constatons tous les efforts et initiatives qui ont eu lieu au cours de la dernière décennie environ – y compris durant les années Obama – rien ne prouve que ça a fonctionné, en termes de changement de comportement ou de culture de la police. »